Chars moyens et de combat principaux russe

Introduction

Durant la guerre froide, le nombre de chars en service dans les rangs de l’OTAN et du Pacte de Varsovie était vraiment impressionnant avec un très net avantage quantitatif du côté du bloc communiste dans les années 1980 avec pas moins de 60 000 chars dans l’Armée rouge (de loin la première armée du monde en ce domaine) auxquels il faut ajouter de 2 000 à 5 000 chars pour chacune des forces des pays satellites comme l’Armée nationale populaire (NVA) est-allemande ou l’armée bulgare.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les guerres israélo-arabes et les guerres du golfe ont vu se déployer des milliers de blindés dans des batailles qui peuvent être comparées avec celles de la Seconde Guerre mondiale.

A la fin de la guerre froide, le coût de plus en plus élevé des nouvelles générations de chars et leur mise en œuvre, la nécessité d’avoir des forces plus flexibles et projetables plus rapidement fait que le parc de chars diminue de façon brutale en Europe et en Amérique du Nord.
La Russie, pour sa part, continue de développer des chars plus économiques à l’achat que les modèles occidentaux et les exporte largement.

Les armées ont commencées à nouveau à se poser des questions au sujet de la pertinence du char traditionnel. Au cours des années, de nombreuses nations ont beaucoup réduit le nombre de leurs chars, remplacés pour la plupart par des véhicules de combat blindés plus légers avec seulement un blindage minimal.
Le char continue à être vulnérable à beaucoup de genres d'armes antichar et exige plus de logistique que des véhicules plus légers.
Dans le combat du feu direct ils offrent une combinaison inégalée de survie et de puissance de feu plus élevées que les autres systèmes.
Le fait que cette combinaison soit utile proportionnellement à leur coût est matière à discussion

Cette période a également mis fin aux blocs de superpuissance, et les industries militaires de la Russie et de l'Ukraine luttent maintenant pour vendre leurs chars à l'étranger.
L'Inde et le Pakistan ont amélioré de vieux chars et ont acheté de nouveaux T-84 et T-90 des anciens États soviétiques. Tous les deux ont démontré que les prototypes que ces pays développent ne sont pas utilisés pour leur usage personnel, mais sont conçus exclusivement pour concurrencer les dernières offres des occidentaux sur le marché.

Conception

Les trois facteurs traditionnels déterminant l'efficacité d'un char sont sa puissance de feu, sa protection et sa mobilité :

1. La puissance de feu est la capacité d'un char d'identifier, d'engager et de détruire un objectif.
   
2. La protection est la capacité du char de résister à la détection, à la neutralisation ou à la destruction par le feu ennemi.
   
3. La mobilité inclut la mobilité tactique, sur tous les terrains du champ de bataille, mais aussi la mobilité stratégique, à savoir la capacité à être transporté (par route, train, mer ou même avion) sur le champ de bataille.
   

La conception d'un char est donc traditionnellement issue d'un compromis entre ces trois facteurs. Par exemple, en renforçant le blindage, on augmente la protection mais aussi le poids et on diminue donc la manœuvrabilité. Une puissance de feu supérieure, obtenue en utilisant un canon de plus gros calibre, diminue la manœuvrabilité et la protection.

L'effet psychologique sur les soldats (effet négatif pour les ennemis, positif pour les alliés) de la présence imposante d'un char sur un champ de bataille est également un facteur important.

Sommaire

Chars moyens

• T-54
  
• T-55
  
• T-62
  
• T-64
  

Chars de combat principaux

• T-62M
  
• T-64A/B
  
• T-72
  
• T-80
  
• T-90
  

sources :
https://tanks-encyclopedia.com
https://www.army-technology.com
Livre google : Soviet Military Operational Art of Deep Battle

Le T-54 est apparu en 1946 et fabriqué jusqu'en 1959 après six améliorations successives.
Tirant les leçons de la Grande Guerre patriotique, le T-54 constituait à ses débuts un remarquable équilibre entre la puissance de feu, la protection et la mobilité.
Il fut produit abondamment dans de nombreux pays et connut une multitude de dérivés.

Dénomination

Deux systèmes cohabitent pour désigner les différentes versions, le premier les qualifiant par un nombre d’ordre et le second par l’année de mise en service.
T-54-1 = T-54 modèle 1947
T-54-2 = T-54 modèle 1949
T-54-3 = T-54 modèle 1951

Les versions suivantes ont le même nom dans les deux systèmes, à savoir T-54A et T-54B.
Par ailleurs, les militaires soviétiques eux-mêmes n’ont pas pour usage de distinguer les variantes et les appellent toutes simplement T-54 dans leur nomenclature.

Histoire

L’origine du T-54 remonte au T-34 : pendant la Seconde Guerre mondiale, l’ingénieur soviétique Aleksander Morozov cherche à dépasser certaines limites propres à la conception de celui-ci.
Il tentera des améliorations via les version T-43 et T44 mais ces versions sont cependant loin d’être parfaite, elles souffrent de nombreux problèmes de jeunesse et ne sont pas suffisamment armée. Morozov commencera, pendant la production du T44, à travailler sur un successeur mieux armé, le T-54.


L’autorisation de créer le nouveau char, alors appelé « Objet 137 », est donnée le 10 octobre 1944 et les spécifications sont établies le 1er novembre : parmi les exigences clés, il doit disposer d’un blindage d’au moins 120 mm pour la caisse et 150 mm pour la tourelle et être armé d’un canon D10T de 100 mm ainsi que d’une mitrailleuse de 12,7 mm DShK.
Le premier prototype sort de l’usine Uralvagonzavod de Nijni Taguil le 30 janvier 1945 et est envoyé au printemps en essai à Koubinka, où il reste jusqu’en décembre. Les problèmes révélés par les tests sont corrigés dans les mois suivants et le T-54 modèle 1946 reconnu bon pour le service le 29 avril 1946.
Un premier lot aurait alors dû être produit à partir de septembre mais divers problèmes font que le ministère revient en arrière. Seuls deux exemplaires de ce modèle sont donc fabriqués, leurs essais montrant que des progrès restent à faire avant de lancer la production de masse.

Deux nouveaux prototypes sont construits au début de l’année 1947 afin de corriger les faiblesses du modèle 1946. Leurs essais, réalisés entre avril et mai, montrent que, malgré des améliorations, certains problèmes persistent. L’administration soviétique ne souhaitant toutefois pas attendre plus longtemps, la production de masse du modèle 1947 est lancée le 15 octobre 1947, même si le char n’est alors pas vraiment considéré bon pour le service.
Au total, 713 exemplaires sont produits, dont 96 spécifiquement destinés à l’entraînement, mais le Conseil des ministres donne l’ordre de l’interrompre le 26 janvier 1949 en raison des graves problèmes de fiabilité que rencontrent les exemplaires ayant déjà été distribués aux troupes.
Certains problèmes du modèle 1947 sont particulièrement critiques. Les barres de torsion ont ainsi tendance à se rompre, tandis que le système anti-incendie fonctionne de manière erratique, se déclenchant en l’absence de feu ou, à l’inverse, ne se déclenchant pas quand il y en a un. La tourelle attire en particulier les critiques du fait de sa forme qui dévie souvent les projectiles vers des parties vulnérables.
Malgré ces défauts, il est plus léger que le M26 américain de près de six tonnes, tout en étant mieux armé et blindé.

La conception est alors reprise en profondeur pour résoudre ces problèmes. Concernant la suspension, la solution adoptée est de réduire la masse du char, ce qui permet de la soulager, mais impose de fait de réduire le blindage de la caisse. Le modèle 1949 reçoit l’autorisation de production le 18 juin 1949, mais les essais montrent dès le mois d’août que la tourelle, bien qu’ayant été totalement redessinée, reste défectueuse. En raison d’une mauvaise répartition du poids, il est en effet difficile de la faire tourner, en particulier dans les pentes. Malgré cela, la production est quand-même lancée en novembre, car l’Armée rouge a besoin de plus de 18 000 chars.
Au total, 2 523 T-54 modèle 1949 sont produits pendant les douze mois de production.

Pendant ce temps, l’étude d’une nouvelle version, et surtout d’une nouvelle tourelle, est lancée le 10 juin 1950. Après avoir été testée au début de l’année 1951, la nouvelle version est approuvée et entre en production en novembre 1951.
Les défauts rédhibitoires ayant été corrigés, les Soviétiques peuvent ainsi se concentrer sur le perfectionnement du char. Le principal objet de leur attention est la stabilisation du canon : ils avaient découverts ce système sur les M4 Sherman reçus des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, mais n’avaient jusque-là pas vraiment exploré ses possibilités.
Ce n’est cependant qu’au début des années 1950 qu’ils commencent à obtenir des résultats tangibles dans ce domaine. Ceux-ci aboutissent le 8 mars 1955 avec la mise en service du T-54A, qui est doté d’un nouveau canon stabilisé.


À cette date, une version améliorée du stabilisateur est à l’étude. Elle se concrétise avec la production d’un prototype au début de l’année 1956. La mise en production est approuvée le 15 août 1956, sous le nom de T-54B. Elle débute en juillet 1957 et prend fin en mars 1959, avec un total de 1 555 exemplaires construits.
Considérés comme obsolètes dans les années 1970, les T-54 restent toutefois dans les réserves stratégiques de l’Armée Rouge puis des forces armées de la fédération de Russie jusqu’au milieu des années 1990. Ce n’est qu’en 1997 qu’ils sont rayés de l’inventaire, les exemplaires subsistants étant stockés ou détruits.

Les responsables soviétiques ont l’idée de sortir pour le quarantième anniversaire de la révolution d’octobre une version considérablement améliorée du T-54B. Nommé Obiekt 137G2M, le prototype ne comprend pas seulement des améliorations, mais dispose également d’une conception entièrement repensée afin d’être plus simple à fabriquer et entretenir. Finalement, les différences sont si importantes que le véhicule est renommé T-55 lorsqu’il est accepté pour le service le 24 mai 1958.

Histoire opérationnelle

L’URSS n’a pas utilisé le T-54 dans des guerres ouvertes contre d’autres pays, mais en a en revanche fait usage dans la répression des mouvements indépendantistes au sein du bloc soviétique. Le véhicule est ainsi utilisé pour la première fois au combat lors de l’insurrection de Budapest en novembre 1956. Le nombre de chars engagés n’est pas connu, mais au moins un T-54A a été détruit à cette occasion.

Dix ans plus tard, en août 1968, il équipe également les forces soviétiques chargées d’écraser le mouvement du Printemps de Prague. Lors de cette opération les chars de la 7e division de la Garde confondent ceux de la 6e division de la Garde (qui a omis de peindre les signes de reconnaissance sur ses véhicules) avec des Tchécoslovaques et ouvrent le feu. Ces derniers, se croyant eux aussi attaqués, ripostent et plusieurs blindés sont détruits dans le combat qui s’ensuit.

Pendant la même opération, une autre colonne de T-54 et T-55, arrivant sur le site du tournage du film "Le Pont de Remagen", croit voir dans les véhicules utilisés pour le tournage une force d’invasion de l’OTAN et manque de peu de leur tirer dessus.


Les chars T-54 ont pris part aux conflits armés suivants :

1. Soulèvement hongrois de 1956 - utilisé dans l'armée soviétique.
   
2. Guerre des Six Jours (1967) - utilisé dans le cadre des forces blindées égyptiennes et syriennes.
   
3. Opération "Danube" (1968) - utilisé dans l'armée soviétique avec des chars T-55.
   
4. Guerre du Vietnam - Utilisé par les troupes nord-vietnamiennes.
   
5. Guerre civile cambodgienne - Utilisée par les Nord-Vietnamiens.
   
6. Troisième guerre indo-pakistanaise - utilisée par les troupes indiennes.
   
7. La guerre arabo-israélienne de 1973 - ont été utilisés dans le cadre des troupes de l'Égypte, de la Syrie et de l'Irak , en outre, les T-54 et T-55 capturés ont été utilisés par l' armée israélienne.
   
8. La guerre civile en Angola (années 1980) - a été utilisée par l'armée populaire d'Angola contre le groupe UNITA , ainsi que par les troupes d'Afrique du Sud.
   
9. La guerre d'Ogaden (1977-1978) - ont été utilisés dans le cadre des troupes de la Somalie et de l'Éthiopie.
   
10. Guerre sino-vietnamienne (1979) - utilisée par les troupes vietnamiennes pour repousser les attaques des troupes chinoises dans les provinces du nord.
    
11. Guerre d'Afghanistan (1979-1989) - étaient en service avec un contingent limité de l'armée soviétique.
    
12. Guerre Iran-Irak ( 1980 - 1988) - utilisé par l'armée irakienne.
    
13. Guerre du Liban (1982) - utilisé par les troupes syriennes, en outre, des TI-67 modernisés ont été utilisés par Israël.
    
14. Guerre du Golfe ( 1991 ) - utilisé par l'armée irakienne.
    

Variantes

• T-54 Modèle 1947 (objet 137) - Première version de série, 713 exemplaires sont produits entre 1947 et 1946
  
• T-54 Modèle 1949 (objet 137) - Réduction du blindage pour soulagé la suspension, 2 523 exemplaires en 1949
  
• T-54 Modèle 1951 (objet 137) - Modification de la tourelle (meilleurs répartition du poids)
  
• T-54K (Objet 137K) - Chars de commandement basé sur le modèle 1951. 215 exemplaires construits entre 1951 et 1955.
  
• T-54A (Objet 137G) - Nouveau canon stabilisé, produit entre 1955 et 1957
  
• T-54AK (Objet 137GK) - Chars de commandement basé sur le T-54A. 50 exemplaires.
  
• T-54AM - version améliorée du T-54A, entrée en service dans les années 1960.
  
• T-54B (Objet 137G2) - Amélioration de la stabilisation du canon. 1 555 exemplaires entre 1957 et 1959
  
• T-54BK (Objet 137KTs) - Chars de commandement basé sur le T-54B, produit à 180 exemplaires entre 1957 et 1958
  
• T-54M (Objet 139) - version profondément modernisée du char T-54
  
• T-54M (Objet 137M) - Modification du char T-54, unification vers le T-55 entre 1977 et 1994
  
• T-54MK - Chars de commandement basé sur le T-54M (Objet 137M), modernisation du T-54K, développé en 1977.
  
• Type 59 - copie chinoise du T-54A
  
• Type 59-I - Version chinoise armée d'un canon de 100 mm Type 69 et équipée de jupes latérales en caoutchouc
  
• Type 59-II - version chinoise armée d'un canon Type 81 de 105 mm, une copie du Royal Ordnance L7 britannique
  
• Type 59-IIA - Type 59-II équipé d'un manchon anti-arcure. Le canon est stabilisé en site et en gisement, le système anti-incendie est amélioré.
  
• Type 59D - Modernisation du Type 59. Ajout du surblindage réactif explosif, nouveau canon, un système de vision nocturne passive et un nouveau système de tir.
  
• Type 59P - Version d'exportation du Type 59D.
  
• Type 62 - version déblindée du Type 59.
  
• Type 69 / 79 - versions améliorées du Type 59 pour l'exportation.
  
• Type 73 - Véhicule d'assistance blindé : il s'agit d'un Type 59 sans tourelle, armé d'une seule mitrailleuse de 12,7 mm.
  

Véhicules basés sur le T-54

• AT-T  - Tracteur d'artillerie soviétique - lourd.
  
• Object 431 - Char-missile expérimental soviétique, char qui n'utilise que des missiles guidés comme armement principal.
  
• OT-54 (Object 481) - Char lance-flammes soviétique. Lance-flammes automatique ATO-1 sur la base du T-54
  
• TO-55 (Object 482) - Char lance-flammes soviétique. Lance-flammes automatique ATO-200 sur la base du T-54B
  
• Object 483 - Char lance-flammes soviétique. Lance-flammes automatique ATO-250 sur la base du T-54. Pas produit en série.
  
• ZSU-57-2 (objet 500) - Canons antiaériens équipé de deux S-68 de 57 mm montés dans une tourelle ouverte. 2 000 exemplaires produits entre 1957 et 1960
  
• Object 530  - Canon anti-aérien expérimental équipé de deux canons Oka-1 de 57 mm. 1 seul exemplaire
  
• BMR-2 - Véhicule blindé de déminage soviétique. Créé sur la base du char moyen T-54B.
  
• BTL-1 - Véhicule blindé d'accompagnement soviétique. Il a été utilisé à la fois dans le cadre du train blindé BP-1 et séparément.
  
• BTS-2 - Tracteur blindé soviétique. Développé sur la base du char moyen T-54
  
• BTS-4A  - Tracteur blindé soviétique. Développé sur la base du char moyen T-54A
  
• BREM-3 -  Véhicule blindé de dépannage. Créé sur la base du char moyen T-54 mod. 1949
  
• GPM-1 - Camion pompiers à chenilles soviétique. Créé sur la base du char moyen T-54
  
• GPM-54 - Camion de pompiers à chenilles soviétique.
  
• PTS - convoyeur flottant .
  
• MTU - Char poseur de pont, créé sur la base du T-54.
  
• MTU-20 - Char poseur de pont, avec châssis usagés T-54 et T-55
  
• SPK-12G - Grue pivotante à flèche automotrice.
  
• SU-122-54 - Canon d’assaut D-49 de 122 mm sur châssis T-54, 77 exemplaire produits
  

opérateurs

Données techniques

La version T-55, apparue en 1958, était la somme de toutes les modifications appliquées à la précédente série T-54, avec quelques différences qui la distinguaient clairement du modèle précédent. L'un d'eux était la protection NBC (arme nucléaire, biologique ou chimique) et un tout nouveau moteur. Les T-54 ont été modernisés au fil du temps selon la norme T-55, conduisant à un type générique «T-54/55» presque impossible à distinguer.

Conception

Le T-55 entièrement amélioré a été développé à partir de 1955-58 à l'usine d'Uralvagonzavod. Il s'agissait essentiellement de la somme des mises à niveau effectuées sur les anciens T-54, mais avec une protection NBC complète appelée PAZ (Protivoatomnaya Zashchita), étudiée par le bureau d'études KB-60 à Kharkov.

Il a été démontré lors d'essais que ce char pouvait survivre à une explosion nucléaire de 2 à 15 kt (ogive tactique) à 300 mètres de l'épicentre, bien que le niveau de chaleur et de rayonnement interdise toute chance de survie à l'équipage à moins de 700 m. Le système d'étanchéité associé à la protection NBC s'est déclenché 0,3 seconde après la détection d'un rayonnement gamma. Cette protection n'était cependant que partielle, avec une filtration particulaire, mais pas de rayonnement gamma ni de gaz toxique.
Le bureau d'études KB-60 a terminé ses tests sur le kit NBC en 1956, avec les plans et la gamme de modifications nécessaires a ensuite été envoyé à Uralvagonzavod.
Le T-54M (objet 139) a également testé de nouvelles technologies de production et a incorporé la somme des dernières mises à niveau du T-54B et des successeurs prévus, sous la supervision de l'ingénieur en chef Katsev.

Le T-55 était équipé du nouveau moteur diesel V-55 12 cylindres 4 temps à une chambre de 38,88 litres refroidi par eau (581 ch) pour faire face au poids supplémentaire.
Les trappes au-dessus du compartiment moteur ont été modifiées pour un meilleur accès et un meilleur entretien.
Dans le même temps, l'autonomie et la capacité de carburant ont été augmentées, avec 300 litres ajoutés dans les réservoirs de la coque avant, pour un total de 680 sans réservoirs externes. Le nombre de cartouches emportées passe de 34 à 45, dont certaines sont stockées dans des « conteneurs humides ».
Les suspensions, les chenilles et la transmission étaient fondamentalement inchangées, mais les roues modernes de type "étoile de mer" étaient obligatoires.

Le canon principal était fondamentalement inchangé, avec le nouvel évacuateur d'alésage caractéristique introduit sur le T-55B.
De nouvelles munitions avaient été développées, comme les cartouches BK5M HEAT qui pouvaient pénétrer 390 millimètres (15 pouces) de blindage.
Le commandant a reçu un nouveau système de visée TPKUB ou TPKU-2B et le tireur un viseur TNP-165.
Le DShK de 12,7 mm (0,5 po) installé autour de la trappe du chargeur a été abandonné plus tard, car il s'est avéré inutile contre les jets modernes.

Le T-55 était équipé du système de protection contre les incendies "Rosa" et le moulage de la tourelle avait un blindage plus épais tandis que la plaque arrière était légèrement amincie pour gagner du poids.
Le canon a été stabilisé avec un système à deux plans tandis que la vision infrarouge est devenue un standard.

Le canon avait une cadence de quatre coups par minute.

Engagement

En Europe, le T55 participa à l'invasion de la Hongrie en 1956, la loi martiale en Pologne et les guerres yougoslaves dans les années 1990.
Au Moyen-Orient, il assista à la guerre des Six jours de 1967, la guerre civile jordanienne de 1970, la guerre du Yom Kippour de 1973, la guerre du Liban des années 1980 et la guerre Iran-Irak, sans oublier les guerres de coalition de 1991 et 2001 contre les forces irakiennes (Operations Desert Storm et Iraqi Freedom). Jusqu'à récemment, les T-55 ont participé des deux côtés à la guerre civile syrienne.
En Extrême-Orient, l'action des T-54 et T-55 tournait autour du conflit vietnamien, avec l'armée nord-vietnamienne. Ils ont également participé aux guerres indo-pakistanaises, aux guerres cambodgiennes et à la guerre civile sri-lankaise, contre les LTTE ou les Tigres tamouls.
En Afrique, les T55 prirent part aux guerres ougandaises-tanzaniennes, les guerres angolaise et mozambicaine, et plus récemment la guerre civile libyenne.


On pourrait dire que le T-54/55 a rencontré ou combattu avec et contre presque tous les types de chars de l'OTAN, et a été pendant un certain temps une norme de référence pour juger des performances de combat des chars occidentaux.

Variante

• T-55 modèle 1960 - Première série du T-55
  
• T-55A - Augmentation de la protection nucléaire, rajout de la mitrailleuse lourde anti-aérienne DShKM, ajout d'un télémètre laser KTD-1 Neva.
  
• T-55K - Variante commandant, station radio R-112 supplémentaire
  
• T-55AK - Version commandant du T-55A. L'équipement est identique au T-55K.
  
• TO-55 (objet 482) - Char lance-flammes avec lance-flammes ATO-200
  
• T-55 expérimental - Avec le complexe Almaz (Vision par caméra), n'a jamais été mis en service.
  
• T-55AM - Modernisation du T-55A. Conçu en 1961. Protection blindée supplémentaire
  
• T-55AM-1 - Option du T-55AM en installant un moteur diesel V-46-5M
  
• T-55AD - Modernisation du T-55A. Conçu en 1983. Le char était équipé du complexe de protection active 1030M Drozd
  
• T-55AD-1 - Option du T-55AD en installant un moteur diesel V-46-5M
  
• T-55AMV - Modernisation du T-55A. Conçu en 1985, protection dynamique articulée, système d'arme guidée 1K116-1 "Bastion", moteur V-55U
  
• T-55M - Modernisation du T-55. Conçu en 1983. Protection blindée supplémentaire, système d'arme guidée 1K116-1 "Bastion", moteur V-55U
  
• T-55M-1 - Option du T-55M en installant un moteur diesel V-46-5M
  
• T-55M1 -  Option du T-55M en retirant le KUV
  
• T-55M1-1 - Option du T-55M en retirant le KUV et en installant un moteur diesel V-46-5M
  
• T-55MV - Modernisation du T-55. Conçu en 1985. Protection dynamique articulée, système d'arme guidée 1K116-1 "Bastion", moteur V-55U
  
• T-55M2 - Version d'exportation du char T-55.  Conçu en 1983.
  
• T-55M5 - Modernisation du T-55. Protection dynamique intégrée, écrans anti-cumulatifs, moteur V-46-5M
  
• T-55M6 - Modernisation du T-55. Canon de 125 mm (avec tourelle de T-72B), Moteur V-46-5M
  

Véhicules basés sur le T-55

• Objet 604  - dragueur de mines à turboréacteur ;
  
• MTU-20 - Posseur de pont de réservoir ;
  
• MTU-55 - Posseur de pont de réservoir ;
  
• GTU-1 - tracteur universel à chenilles ;
  
• IMR-1 - véhicules d'ingénierie, buldozer + treuil ;
  
• BTR-T - transport de troupes blindé lourd russe;
  
• Objet 605 - prototype de T-55 pour tester le système d'alimentation électrique d'un nouveau type réservoir;
  
• VT-55A - Véhicule blindé de dépannage tchécoslovaque;
  
• ŽS-55A - modification avec lame BTU-55 ;
  
• VZ-55A - tracteur blindé tchécoslovaque;
  
• WZT-2 - tracteur blindé polonais;
  
• BLG-67 - Posseur de pont polonais;
  
• Ahzarit - véhicule de transport de troupes blindé à chenilles lourd israélien basé sur les T-54 et T-55 capturés dans les pays arabes. Première apparition en 1988. Converti de 400 à 500 réservoirs.
  
• TBHA - transport de troupes blindé lourd indien. La tour a été démantelée, une cabine spéciale a été construite, une nouvelle centrale électrique de la société israélienne NIMDA a été installée, comme le véhicule blindé de transport de troupes Akhzarit Mk2. Armé d'une mitrailleuse Utyos de 12,7 mm.
  
• T-55-64 - hybride ukrainien avec un châssis T-64 et une tourelle T-55.
  
• BMP-55 - véhicule de combat d'infanterie ukrainien.
  
• VIU-55 "Muњa" ("Foudre") - BREM serbe .
  
• T-55 Marconi Marksman - Canon automoteur anti-aérien finlandais, avec l'installation de la tour Marksman britannique et des canons suisses.
  

Utilisateurs

• l'Albanie
  
• l'Abkhazie,
  
• l'Afghanistan,
  
• l'Algérie,
  
• l'Angola,
  
• l'Arménie,
  
• l'Azerbaïdjan,
  
• Bangladesh,
  
• Biélorussie,
  
• Bulgarie,
  
• Cambodge,
  
• Croatie,
  
• Côte d'Ivoire,
  
• Cuba,
  
• Égypte,
  
• Erythrée,
  
• Ethiopie,
  
• l'Équateur,
  
• Finlande,
  
• Géorgie,
  
• Guinée,
  
• Hongrie,
  
• l'Inde,
  
• Iran ,
  
• Irak,
  
• Israël,
  
• Corée du Nord,
  
• Laos,
  
• Lettonie,
  
• Liban,
  
• Macédoine
  
• Mali,
  
• Maroc,
  
• Mauritanie,
  
• Mongolie,
  
• Monténégro,
  
• Mozambique,
  
• Namibie,
  
• Nicaragua,
  
• Nigéria,
  
• Pakistan
  
• Pérou,
  
• Ossétie,
  
• Ouganda,
  
• Roumanie,
  
• Rwanda,
  
• République centrafricaine,
  
• République démocratique du Congo,  
  
• République sahraouie,
  
• Somaliland,
  
• Serbie,
  
• Slovaquie,
  
• Slovénie,
  
• Sri Lanka,
  
• Soudan,
  
• Syrie,
  
• Tchad,
  
• Togo,
  
• Uruguay,
  
• Ukraine,
  
• Vietnam ,
  
• Ouzbékistan,
  
• Yémen,
  
• Zambie.
  

Données techniques

Longueur (m)	9,00
Largeur (m)	3,15
Hauteur (m)	2,40
Masse (kg)	36 400
Puissance	581 ch / 433 kW
Carburant (l)	960
Vitesse maximale (km/h)	55
Autonomie (km)	501 à 600 km
Armement principal (100 mm)	1x D-10T2G ou D-10T2 rayé
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	1x PKT
Mitrailleuses de proue (7,62 mm)	1x SGMT
Défense anti-aérienne (12,7 mm)	1x DSHK
Blindage (cm)	de 2 à 20

En 1955, les T-54 et T-55 avaient été produits en série et améliorés, mais les puissances occidentales continuaient également d'innover et dévoilaient d'excellents chars moyens. Il y avait déjà une demande pressante pour trouver une réponse adaptée aux modèles occidentaux comme le M47 Patton et le Centurion dont le blindage frontal peut dévier ou amortir les obus de 100 mm.


Par conséquent, de nouvelles armes ont été essayées. En 1957-58 avec le D54T. Plus tard en 1961 avec le nouvel alésage lisse de 115 mm (4,53 pouces) intégré au T-55, mais les essais ont finalement échoué. Il n'y avait aucun moyen d'obtenir la place nécessaire pour le recul autrement que d'augmenter considérablement les dimensions de la tourelle. Et pour supporter la nouvelle tourelle plus lourde, d'avoir un châssis allongé.
Ce T-55 modifié est devenu le T-62, finalement, 25 pré-séries ont été construites à l'été 1961, et en juillet, une production à grande échelle a été commandée.

Conception

Alors que le châssis était essentiellement un T-55 allongé, la tourelle "Objet 166" combinée au nouveau canon U-5TS "Molot" Rapira donnait une nouvelle apparence. En effet, le T-62 avait l'air extérieurement encore plus bas et plus long que le T-55. Le canon lui-même y participait, avec un canon stupéfiant de 9,34 m (30 pi 8 po) à l'avant et une longueur de châssis de 6,64 m contre 6,45 m pour le T-54/55. Il était peut-être même un peu plus étroit selon les palmarès (3,30 contre 3,37 m) mais gardait la même hauteur à 2,40 m, contre presque 3,40 m sur le M47 Patton…

La construction du châssis était fondamentalement la même, le compartimentage et la plupart des pièces étaient identique aux T-55.
Le blindage de coque était légèrement plus fin par rapport au T-55 avec 102 mm à 60° sur l'avant de la coque, 79 mm sur les côtés supérieurs, 15 mm sur les côtés inférieurs, 46 mm arrière, 20 mm bas et 31 mm sur le pont supérieur. Le poids total était néanmoins de 40 t contre les 36 t du T-55.
La protection en général était 5% meilleure sur l'avant de la coque et 15% meilleure sur la tourelle que l'ancien T54/55, bien que pour gagner du poids, d'autres pièces moins vitales aient été quelque peu sacrifiées.
Le conducteur était situé à l'avant gauche du véhicule et de la tourelle, et avait une trappe monobloc.
En raison de leur moteur similaire, le T-62 pouvait, comme le T-54/55, générer un écran de fumée en injectant du carburant diesel vaporisé dans le système d'échappement.

La tourelle était basé sur l'Objet 140. Bien que plus grand de 25 cm, la même forme hémisphérique a été conservée, tout comme la position de la coupole du commandant et de la trappe du chargeur à l'arrière gauche et à droite du canon.
La tourelle était cependant lent à tourner sur 360° (21 sec.) avec un système électrique et une sauvegarde manuelle. Il y avait un extracteur de fumée, car un ventilateur était monté à l'arrière de la tourelle, à gauche de l'orifice d'éjection des cartouches usées.
Les équipements optiques sont hérités du T54/55, à l'exception du viseur du tireur TSh-2B-41 qui a un grossissement x4 ou x7, coaxial avec un télémètre optique.


Le T-62 est le premier char au monde à introduire un canon lisse et à utiliser avec succès les munitions APFSDS. Il avait l'avantage théorique de tirer à une vitesse initiale beaucoup plus grande et à une meilleure portée, au détriment de la précision, et de tirer une grande variété de munitions modernes.
Le 115 mm U-5TS "Molot" (2A20) Rapira était couplé à un stabilisateur "Meteor" à deux axes. À sa droite était montée une mitrailleuse polyvalente coaxiale PKT de 7,62 mm qui pouvait tirer des traceurs. Seules quatre cartouches prêtes pouvaient être stockées à l'intérieur de la tourelle, tandis que les 36 autres étaient stockées à l'intérieur de la coque avant, à côté du conducteur, et 2500 cartouches pour le coaxial.
Le canon principal pouvait tirer les obus BM-6 APFSDS-T, BK-4, BK-4M HEAT et OF-18 Frag-HE.

L'élévation du canon était limitée à 16° et la dépression à seulement -4°, ce qui était habituel avec ces tourelles basses de conception soviétique. Il n'y avait pas d'autochargeur mais un éjecteur de cartouche automatique et pour être rechargé le canon devait être relevé ou abaissé sur la position +3,5°.
La portée normale (prolongée avec l'obus "sabot") était de 4000 m, une réelle amélioration par rapport au T-54/55 mais seulement de 800 m la nuit avec une cadence de tir pour un équipage entraîné de quatre coups par minute (véhicule à l'arrêt). Il était plus faible en mouvement et la précision était plutôt médiocre dans ces conditions en raison de l'absence de système de stabilisation efficace ou de FCS moderne.

Engagement

Le T-62 a vu le combat pour la première fois lors du conflit frontalier sino-soviétique de 1969 au cours duquel l'un a été capturé par l' Armée populaire de libération de Chine.
Il a participé aux conflit suivant :

• Opération "Danube" (1968)
  
• Le conflit frontalier sur l'île de Damansky (1960 - 1964)
  
• Guerre du Yom Kippour (1973)
  
• Guerre d'Ogaden (1977-1978)
  
• Guerre égypto-libyenne (1977)
  
• Conflit tchado-libyen (1978 - 1987)
  
• Guerre d'Afghanistan (1979-1989)
  
• Guerre Iran-Irak (1980-1988)
  
• La guerre du Liban (1982)
  
• Guerre civile en Angola (1975-2002)
  
• L'invasion du Koweït (1990)
  
• la guerre du Golfe (1990-1991)
  
• Guerre en Abkhazie (1992-1993)
  
• La première guerre tchétchène (1994 - 1996)
  
• La deuxième guerre tchétchène (1999 - 2009)
  
• Invasion de militants au Daghestan (1999)
  
• Guerre irakienne (2003 - 2011)
  
• Conflit armé en Ossétie du Sud (2008)
  
• Guerre civile libyenne (2014-2020)
  
• La guerre civile syrienne (2011 - en cours)
  
• Guerre civile yéménite (2014-2015)
  
• Invasion russe de l'Ukraine (2022 - en cours)
  

Variante

• Objet 165 T-62A (1958) : Trois T-55 équipés de la tourelle de l'Objet 140 et appelés provisoirement T-62A.
  
• T-62 (Objet 166 - 1960) : prototype du T-62.
  
• T-62A (1961) : modèle original.
  
• T-62K (1964) : version de commandement, système de navigation inertiel TNA-3 et des radios supplémentaires.
  
• Objet 166M (1963) : char expérimental équipé de roues de route de plus petit diamètre et d'un moteur V-36F d'une puissance de 640 ch.
  
• T-62B (Objet 167M) : char expérimental avec un moteur V-35. Avec canon 2A26 de 125 mm.
  
• T-62P (Object 166P) : T-62 expérimental avec doublure pour améliorer la protection contre les radiations.
  
• T-62D (1983) : T-62 équipé du système de protection active Drozd, il possède le moteur V-55U et la radio R-173.
  
• T-62D-1 : T-62D remotorisé avec un V-46-5M.
  
• T-62M (Objet 166M6 - 1983) : moteur V-55U, radio R-173, système de missile 9K116-1 Sheksna, système de conduite de tir Volna avec calculateur BV-62, système de stabilisation Meteor-M1, viseur TShSM-41U et 1K13 et télémètre laser KDT-2, protection renforcée.
  
• T-62M-1 : T-62M remotorisé avec un V-46-5M.
  
• T-62M1 : T-62M dépourvu de système 9K116-1 Sheksna.
  
• T-62M1-1 : T-62M1 remotorisé avec un V-46-5M.
  
• T-62M1-2 : T-62M1 avec un surblindage composite sur la tourelle.
  
• T-62M1-2-1 : T-62M1-2 remotorisé avec un V-46-5M.
  
• T-62MV : T-62M recouvert de blindage réactif explosif Kontakt-1.
  
• T-62MV-1 : T-62MV remotorisé avec un V-46-5M.
  
• T-62MK : version de commandement dérivée du T-62M.
  
• T-62MD : T-62M équipé d'un complexe de protection active Drozd complexe de protection active.
  
• TO-62 : version armée d'un lance-flammes coaxial au canon.
  
• T-62AM : modernisation du T-62 avec un canon de 125 mm.
  
• T-62M (2005) : modernisation du char T-62, canon de 115 mm, protection dynamique "Kontakt-5" sur tourelle et "Kontakt-1" sur coque, moteur V-46-5M (690 ch).
  
• T-62M (2021) : modernisation du T-62M, équipé d'un système optoélectronique gyrostabilisé multispectral, d'un mât électromécanique et d'un nouveau viseur 1PN-96MT-02.
  
• T-62 mod. 2021  : T-62M équipé du viseur jour-nuit 1PN96MT-02 intégrant une caméra thermique.
  

Véhicules basés sur le T-62

• IT-1 "Dragon" : chasseur de chars lance-missiles, adopté en 1968.
  
• IMPULSE-2M : Camion de pompiers à chenilles soviétique.
  
• TP-62 : camion de pompiers à chenilles bulgare.
  
• TV-62 : Véhicule de dépannage bulgare.
  
• BMPT-62 Mini terminator : T-62 transformé en escorteur, nouvelle tourelle B05Ya01 Berezhok (monté sur BMP-2M)
  

Variantes étrangères du T-62

• T-62-5TDF : Version ukrainienne de la modernisation des chars T-62 développée par le KMDB.
  
• T55-62-VE MRV : Projet italien de modernisation des chars T-55, T-62 par Vehicle Engineering cgd Srl
  
• WZ-122A "San Ye" : Prototype chinois, une copie du T-62 soviétique capturé de l'île Damansky.
  
• WZ-122B "San Ji" : Prototype chinois basé sur le WZ-122A. Avec 6 roues de route de diamètre réduit à bord, garde-boue traditionnel et transmission manuelle.
  
• RO-115 Mark I (1980) : Modification par la firme autrichienne NORICUM, certain version avec canon de 105 mm Royal Ordnance L7
  
• T-62E Mark II (1990) : Programme égyptien de reconstruction et de modernisation fabriqué par NORICUM, moteur MTU allemand, canon de char M68 de 105 mm.
  
• RO-120 Mark III (2004) : Modernisation du char T-62 fabriqué par NORICUM, canon de char 120 mm M-393, moteur MTU allemand
  
• Modernisation du T-62 : produit par GIAT. Canon de char à âme lisse de 120 mm similaire au AMX 40. Aucune commande n'a été passée pour cette unité.
  
• Tiran 6 : dérivé israélien réalisé à partir des exemplaires capturés en 1973 à la Syrie.
  
• Ch'ŏnma-ho : char de combat nord-coréen.
  
• P'okpoong-Ho : char de combat nord-coréen.
  

Utilisateurs

Abkhazie  
République d'Afghanistan
Algérie
Angola
Biélorussie
Corée du Nord
Cuba
Égypte
Éthiopie
Géorgie
Inde
Irak
Iran
Kazakhstan
Libye
Mongolie
Russie
Syrie
Ukraine
Ouzbékistan
Viêt Nam
Yémen

Pays l'ayant retiré du service
Bulgarie
Hongrie
Israël
Pologne
Tchécoslovaquie

Données techniques

Longueur (m)	9,33
Largeur (m)	3,3
Hauteur (m)	2,39
Masse (kg)	40 000
Puissance	581 ch / 433 kW
Carburant (l)	1360
Vitesse maximale (km/h)	50
Autonomie (km)	650 km
Armement principal (115 mm)	U-5TS (2A20) SB (40 coups)
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	1x PKT MG (2500 coups)
Défense anti-aérienne (12,7 mm)	1x DShK 1938/46
Blindage (cm)	de 2 à 21,4

Le T-64 est un char moyen soviétique entré en service au milieu des années 1960. Conçu par le bureau de conception de Morozov de Kharkiv (situé alors en république socialiste soviétique d'Ukraine), le T-64 est considéré à l'époque comme révolutionnaire et provoque une rupture technologique avec la lignée des chars moyens T-54, T-55 et T-62 de la génération précédente, moins sophistiquée. Tous les chars soviétiques postérieurs (T-72 et T-80) s'inspirèrent du T-64 mais paradoxalement, sa complexité fut aussi son infortune, car elle rendit nécessaire la mise en service du T-72, moins coûteux et plus facile à produire en grande série.

Conception

Les premières mentions de ce qui deviendra le T-64 apparaissent dès 1947 dans les notes de l’ingénieur Aleksander Morozov.
Mais, ce n’est que lorsqu’il fut muté de l’usine Uralvagonzavod de Nijni Taguil à l’usine Malichev de Kharkiv en mai 1952 que le projet commence à prendre réellement forme, sous le nom de Novoe-sredniy tank, « nouveau char moyen ».

Le projet fut approuvé le 17 novembre 1952, sous le nom de « Objet 430 » ; l’objectif était de développer un char meilleur en tout point que le T-54, mais sans en augmenter le gabarit.
L’Objet 430 présentait plusieurs caractéristiques innovantes : à l’inverse de tous ses prédécesseurs, son canon D-54T de 100 mm avait été conçu dès l’origine pour les chars. Il était également le premier char au monde à posséder un blindage composite d'acier et céramique. Enfin, il utilisait un moteur à cylindres opposés extrêmement compact, inspiré du Jumo 205 allemand.

Les prototypes étaient terminés en août 1958 et furent livrés à l’armée pour essais en janvier 1959. Les problèmes révélés lors de ces tests, en particulier au niveau de la motorisation, furent corrigés dans une deuxième série de prototypes, nommée Objet 430M, qui passèrent à leur tour au banc d’essais à la fin de la même année.
Parallèlement, l’apparition de nouveaux chars au sein de l’OTAN à la fin des années cinquante, notamment le M60, inquiéta fortement le commandement soviétique, le canon D-54T ne pouvant les pénétrer de face.
Le bureau de développement OKB-9 de Perm fut donc chargé de développer un autre canon de calibre 115 mm, mais dont la munition serait en deux parties, résolvant un problème de taille. Ce nouveau canon, nommé D68, fut installé dans un nouveau prototype modifié dans ce but, l’Objet 435.
À ce stade, de nombreux changements avaient été intégrés à l’Objet 430, répartis entre différents prototypes. Afin de poursuivre le développement sur de bonnes bases, la décision fut donc prise de faire une synthèse de ces améliorations dans un nouveau projet, entraînant la fin du programme de développement de l’Objet 430 le 17 février 1961.

Le nouveau projet fut baptisé « Objet 432 » et incorporait le canon D68 ainsi que toutes les améliorations effectuées sur le moteur et le train de roulement. Deux premiers prototypes furent livrés à l’automne 1962 ; s’ensuivit une grande démonstration en présence de Nikita Khrouchtchev sur le terrain d’essai de Koubinka, pendant laquelle le Premier Secrétaire fut tellement impressionné qu’il autorisa immédiatement la mise en production, avant même la fin des essais.

À la fin de l’année 1964, deux cent dix-huit chars avaient été produits et furent attribués à la 41e division blindée de la Garde pour être testés par les troupes.
Celles-ci se montrèrent très critiques à l’égard du nouveau char en raison de son manque de fiabilité : la durée du moteur était évaluée à seulement cent cinquante heures en moyenne et le chargeur automatique quant à lui s’enrayait presque une fois sur trois.

L’Objet 432 fut reconnu bon pour le service et adopté par l’Armée rouge le 30 décembre 1966, sous le nom de T-64.
La mise en service ne signifiait pour autant pas la fin des problèmes, notamment moteurs, qui ralentirent considérablement la production. Ainsi, à l’arrêt de la production du T-64 standard en 1968, seulement 1192 unités avaient été produites, qui ne furent par ailleurs pas déployées en dehors de la République socialiste soviétique d'Ukraine, le char ayant été considéré trop peu fiable pour servir dans les unités de premières lignes


Un nouveau projet, l’Objet 434, fut lancé en août 1962 pour intégrer sur le T-64 un canon D81 de 125 mm développé par l’OKB-9. Les premiers prototypes furent livrés à l’été 1966 et le véhicule fut reconnu bon pour le service en mai 1968 sous le nom de T-64A
La seconde grande évolution du T-64 débuta en 1973 avec l’Objet 447, qui entra en service le 3 septembre 1976 sous le nom de T-64B. Les améliorations se concentraient sur l’électronique embarquée, permettant d’améliorer la précision du tir, ainsi que sur l’intégration du missile Kobra pouvant être tiré avec le canon.

Diverses améliorations furent également introduites à la fois sur les T-64A et B : en 1983, certains chars reçurent ainsi un nouveau moteur et prirent alors le nom de T-64AM ou BM, de même, d’autres furent équipés à partir de 1985 d’une couche de blindage réactif, devenant alors des T-64AV ou BV
Les premiers T-64 produits ne furent pas en reste, ceux subsistant en 1977 recevant certaines améliorations du T-64A ; ces exemplaires furent désignés T-64R, pour remontniy, « reconstruit ».

Malgré toutes ces améliorations et l’augmentation de sa fiabilité, le T-64 conserva toujours une mauvaise réputation au sein de l’Armée rouge.
Le bureau de développement de Nijni Taguil parvint à faire forte impression sur les militaires en 1969 avec son Objet 172, qui allait devenir le T-72 en 1973.
Peu de temps après, le T-64A perdit contre ce dernier la compétition visant à choisir le remplaçant du T-55 dans les armées du Pacte de Varsovie. La situation se compliqua encore davantage avec l’émergence de l’Objet 219, futur T-80, conçu par le bureau de développement de Leningrad.

Morozov fut mis à la retraite en 1976 et mourut peu de temps après en 1979, privant effectivement le T-64 du peu de soutien qui lui restait.
Cela entraîna l’abandon des projets d’amélioration du T-64B, certains éléments devant à terme être intégrés dans le T-80 pour donner naissance au T-80U. Celui-ci aurait dû être produit à Kharkiv en Ukraine, mais les retards répétés liés aux conflits entre les différents bureaux de développement firent que le T-64B était encore en production au milieu des années quatre-vingt.

Après la dislocation de l'URSS en 1991, le nouveau gouvernement russe décida de ne conserver en service actif que le T-72 et le T-80, les T-64 étant soit démolis, soit mis en réserve. Beaucoup furent également transférés aux armées des nouveaux États indépendants issus des Républiques soviétiques, comme le Kazakhstan, l’Ouzbékistan ou encore l’Ukraine. Cette dernière en ayant reçu plusieurs milliers, elle investit à partir de 2005 dans leur amélioration avec le T-64U, qui reprenait certains composants du T-80U. Elle présenta également en 2010 le T-64E, incluant une nouvelle motorisation et un système de protection active.

Engagement

En septembre 1967, 243 chars T-64 participent à l'exercice Dnepr.
A cette occasion les forces armées transnistriennes déployèrent dix-huit T-64BV obtenus auprès de la 14e armée de la Garde, dont au moins deux furent détruits par les canons antichars MT-12 Rapira et les lance-roquettes de l’armée moldave.

Les principaux chars de combat T-64 à l'époque soviétique n'étaient exploités que dans l'armée soviétique et n'ont jamais été exportés.
Après l'effondrement de l'URSS, ils sont restés en Russie, en Ouzbékistan, au Kazakhstan, en Ukraine et dans la République moldave pridnestrovienne non reconnue.
Le T-64 ne connut ensuite pas d’autres combats jusqu’en 2014, lors de la guerre du Donbass, où la version BV a été massivement employée par l’armée ukrainienne, accompagnée de quelques T-64U. A cette occasion, les Ukrainiens subirent de lourdes pertes ; une centaine de chars ayant été détruits dès le mois d’août 2014.

En 2017, la République démocratique du Congo a acheté à l’Ukraine vingt-cinq T-64BV1, qui ont été immédiatement déployés dans la province du Kasaï contre les opposants au président Kabila.

Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, l'Ukraine l'utilise à grande échelle, et la Russie sort de ses réserves des T-64BV.

Variante

Version (objet)	Année	Principales caractéristiques
(432)	1963	Prototype de la première série. Canon 115 mm GSP
(432)	1964	Le premier en série. Ajout d'amortisseurs sur les deuxièmes rouleaux, tuyau OPVT et déflecteur de poussière sur la transmission
T-64 (432)	1967	Ajout d'écrans anti-cumulatifs à l'ouverture à bord
T-64R (432R)	1976	T-64 lors de la révision porté au niveau de T-64A
T-64A (434)	1967	Le premier de production du T-64A avec GSP 125-mm
T-64A (434)	1969	Le tube OPVT a été déplacé vers des supports à l'arrière de la tourelle, des caisses AT-1 sont apparues sur le côté gauche de la tourelle
T-64A (434)	1972	Introduit le ZPU à distance sur la coupole du commandant. Les amortisseurs ont été améliorés dans le train de roulement, deux butées (limiteurs à rouleaux) ont été ajoutées de chaque côté
T-64A (434)	1975	Sur l'aile droite, des réservoirs de carburant supplémentaires ont été introduits à la place des boîtes de pièces détachées, une boîte de pièces détachées a été ajoutée à l'arrière de la tourelle. Le canon a reçu un boîtier de protection thermique. Système Brode. Moteur multicarburant
T-64A (434)	1981	Introduction d'écrans latéraux solides. Système d'installation d'écran de fumée "Cloud"
T-64AK (446)	1981	Variante de commandemant du char T-64A. ZPU retiré.
T-64AM (434M)	1981	Une variante du char T-64A avec un moteur 6TD. Il a été mis en service, mais n'a pas été produit en série et n'est pas entré en service.
T-64B "Pin" (447A)	1975	Variante du T-64 avec KURV "Kobra", un nouveau système de contrôle avec un ordinateur balistique et un viseur télémétrique quantique. Il n'y a pas de tube télémètre sur la tour, un capteur de vent latéral a été ajouté à l'arrière de la tour et un émetteur VHF à l'avant-droit
T-64B (447A)	1981	Introduction d'écrans latéraux solides. Système d'installation d'écran de fumée "Cloud"
T-64BM (447AM)	1981	Une variante du char T-64B avec un moteur 6TD. Il a été mis en service, mais n'a pas été produit en série et n'est pas entré en service.
T-64B1 (437A)	1984	Variante T-64B sans l'installation d'éléments du KURV "Cobra". Le support des lance-grenades Tuchi a été déplacé vers les supports sur le côté gauche de la tourelle
T-64BV (447A)	1985	T-64B avec complexe de protection dynamique "Contact"
T-64BV (447A)	1987	Modification du nombre de conteneurs DZ
T-64BVK (446B)	1985	Version commandant du T-64BV
T-64BM2 (447AM-2)	1999	Option de modernisation pour les chars T-64B et T-64A
T-64U (447AM-1)	1999	Une variante d'une modernisation plus profonde du T-64B par rapport au T-64BM2
T-64BM "Bulat"	2005	Char T-64B, mis à niveau lors de la révision pour la protection et l'armement au niveau de T-84. Nouveau DZ, nouveau système de contrôle des armes, moteur 5TDF-M de 850 chevaux.

Utilisateurs

Avant sa dissolution en 1991, l’URSS était le seul opérateur du T-64, dont elle disposait à cette date d’environ six mille exemplaires, toutes versions confondues.
Sur ce nombre, environ deux mille furent transférés à l’Ukraine, qui devint le plus important opérateur du T-64. Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan en reçurent également, mais dans des proportions moindres.

De la même manière, le T-64 ne fut pas exporté durant la période soviétique, mais l’Ukraine a par la suite tenté d’en exporter des versions améliorées ou dérivées. Le succès de cette opération est toutefois resté limité et fin 2013, seule la République démocratique du Congo s’est portée acquéreuse de cinquante chars T-64BV1.

La livraison de ces chars a été longtemps reportée en raison de la guerre du Donbass, l’Ukraine préférant dans un premier temps les conserver en réserve. Finalement, la moitié de la commande a été livrée fin 2016, pour 230 000 $ l’unité.

Données techniques

Modèle	T-64	T-64A	T-64B	T-64BV
Longueur (m)	8,95	9,225		9,295
Largeur (m)	3,415			3,539
Hauteur (m)	2,15	2,17
Masse (kg)	36 000	38 000	39 000	42 400
Puissance	515kW
Carburant (l)	1145	1463	1640	1640
Vitesse maximale (km/h)	65	60,5
Autonomie (km)	650	600
Armement principal	D-68 (2A21), 115 mm	D-81T (2A26), 125 mm	D-81TM (2A46-2), 125 mm	D-81TM (2A46M-1), 125 mm
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	1x PKT
Défense anti-aérienne (12,7 mm)	n/a	n/a	1x NVS	1x NVS
Blindage (cm)	20 à 45	20 à 50	20 à 50	26 à 95

Le T-62 et le T-64  étaient tous deux innovants à leur manière, mais n'ont pas réussi à long terme en raison de leur coût, de leurs fonctionnalités compliquées, de leur production précipitée ou de leur FCS (système de conduite de tir) primitif.
En raison de la concurrence sans fin entre les munitions et les armures avec l'ouest, un nouveau MBT avec un gros canon était nécessaire. Ce modèle devait intégrer quelques innovations mais devait être suffisamment mature pour les exploiter pleinement et être suffisamment rapide pour rattraper les autres véhicules. Globalement, les forces du Pacte de Varsovie avaient rapidement besoin d'un remplaçant pour sa flotte vieillissante de T-54/55 (le T-62 n'a été adopté, à cette époque, que par la Bulgarie et le T-64 a même été refusé aux alliés du Pacte de Varsovie). Ainsi, un modèle de «mobilisation» a été appelé, même si le T-64 était encore en développement.


En 1973, le T-72 a été accepté pour le service et plus de 25 000 unités ont été construites, mais les lignes de production ne se sont jamais vraiment arrêtées. Le T-72, dans sa forme modernisée, représente désormais l'essentiel des forces blindées russes et a été adopté par les meilleures unités blindées de toutes les forces d'Europe de l'Est.

Conception

Bien que dans sa forme générale, le T-72 ressemblait superficiellement aux conceptions précédentes, et en particulier au T-62 (petite tourelle, coque basse, canon très long), il y avait de nombreuses différences dans la transmission, la conception de la tourelle, le moteur, le canon principal et l'équipement.
Par rapport aux normes occidentales, ses spécificités étaient perçues comme des inconvénients. Trop petite, elle était perçue comme exiguë et inconfortable.


Pour ses concepteurs et ses commandants, le véhicule était conforme à l'expérience des forces blindées soviétiques pendant la « Grande Guerre patriotique ».
L'URSS a modélisé ses chars selon une utilisation tactique spécifique. Les chars étaient généralement bas, agiles et rapides, étant difficiles à toucher, contrairement aux chars occidentaux.
Le confort de l'équipage était considéré comme inutile, en raison des taux de survie sur le champ de bataille.
Tout équipement fragile et/ou non standard était donc éliminé avant production. Cela expliquait non seulement l'échelle de production elle-même - beaucoup plus grande que leurs homologues occidentaux - mais aussi leur succès à l'exportation.
De tels principes de fabrication permettaient de maintenir des coûts très bas, tout en produisant un équipement robuste, durable, avec une standardisation des pièces (interchangeabilité) et relativement peu technologique, ce qui était un avantage dans de nombreux pays préindustriels, à la fois pour la maintenance et les mises à jour.

Le V12 du T-72 était essentiellement dérivé du moteur T-34 de 500 ch de la Seconde Guerre mondiale.
Robuste et bien testé, il était également partagé avec les familles T-54/55 et T-62, ce qui signifie que de nombreuses pièces étaient interchangeables.
Il était capable de 780 ch (582 kW), ce qui donnait au T-72 un aspect peu puissant par rapport aux chars occidentaux de l'époque, mais ses performances étaient toujours élevées grâce à la coque légère. Il était également beaucoup plus rapide et agile que le T-62 et même le T-55.
Dans les années 1980, le groupe motopropulseur est passé au nouveau diesel V-84 de 840 ch (630 kW).


L'ensemble de suspension était modérément nouveau, combinant des barres de torsion traditionnelles et des amortisseurs de choc sur les derniers et les deux premiers ensembles de roues. Il y avait six ensembles de galets caoutchoutés régulièrement espacés de chaque côté. Ces roues ont été entièrement repensées et partiellement creuses, comme les roues T-64, mais en acier plutôt qu'en aluminium, en raison des coûts et de la durabilité. Ils étaient également plus petits et beaucoup plus légers que le modèle traditionnel "étoile de mer", imposant quatre jeux de rouleaux de renvoi pour supporter les chenilles supérieures. Les chenilles elles-mêmes étaient similaires aux modèles précédents.

La tourelle était petite par rapport au T-62 et même au T-55, en raison de l'élimination du chargeur et de son remplacement par un chargeur automatique. Ce dernier récupérait ses cartouches directement à partir d'une zone de stockage horizontale (auto-alimentée horizontalement).
La coupole du commandant était située à l'arrière droit, avec quatre blocs de vision, un périscope (plus tard équipé d'un viseur infrarouge) et un illuminateur de nuit standard. La trappe du mitrailleur était située sur le côté droit et légèrement inclinée vers le côté de la tourelle.
Les dispositifs d'imagerie de vision nocturne se sont généralisés sur des modèles russes dans les années 2000, en partie basés sur la technologie française (comme le système local Bourane-Catherine). Ceux-ci sont omis des versions d'exportation.

L'épaisseur du blindage était dictée par la forme, presque plate à la base, et la section verticale comportait un espace creux rempli de sable (kvartz).
Il a été appelé "Dolly Parton" par les services de renseignement américains. On pensait que cette épaisseur était d'environ 200 à 250 mm. Après d'autres tests contre divers types de munitions à 1000 m, il a été estimé équivalent à 380 mm pour le T-72, 770/800 mm sur le T-72B avec le système Kontakt 5 ERA.
Le défunt T-72B avait le meilleur niveau de protection parmi les chars de l'ère soviétique, même supérieur au premier T-90.


Étonnamment pour sa petite taille et son poids, le canon principal T-72 avait une puissance mortel, bien au-dessus du standard rayé L7 105 mm et même supérieur aux canons de char à âme lisse OTAN de 120 mm / L44, du moins sur papier.
Cette série de canons 2A46 de 125 mm (4,9 pouces) était capable de tirer des obus de "sabotage" HEAT et APFSDS, ainsi que des missiles ATGM avec des ailettes repliées.
Sa portée idéale était de 1 800 m, où il avait une précision moyenne de 1 m.
La portée maximale était limitée par la forme de la tourelle, comme d'habitude avec les conceptions soviétiques, avec une faible élévation qui ne permettait qu'une portée de 9 000 m.
La portée maximale de tir visé était d'environ 4 000 m avec les ATGM.

L'armement secondaire comprenait la mitrailleuse coaxiale PKT habituelle de 7,62 mm, alimentée par 2 500 cartouches, et la mitrailleuse anti-aérienne NSVT de 12,7 mm, une version améliorée et plus rapide de l'ancienne "Dushka". Il était étrange de trouver de telles pièces d'armement, destinées à la protection AA, à une époque où la plupart des jets d'attaque étaient capables de mitrailler avec des passes à Mach 1 et plus, mais ils étaient dirigés contre des hélicoptères d'attaque.

Seuls 600 des premiers T-72 ont été construits en 1973-79.
La même année, le T-72A a été introduit, suivi du T-72B en 1985.
Le T-72 a également été produit par les industries tchèque, roumaine, serbe et polonaise, par 10 à 12 autres pays sous (ou sans) licence.
Il a été décliné en autant de variantes et dérivés que la famille T-54/55.

Engagements

Le T-72 participa au conflit suivant :

• Guerre Iran-Irak (1980 - 1988)
  
• Guerre du Liban (1982)
  
• Conflit tchado-libyen (1987 - 1990)
  
• Mission de maintien de la paix au Sri Lanka (1987 - 1990)
  
• Opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie
  
• Guerre du Golfe (1990 - 1991)
  
• Putsch du 19 au 21 août (1991)
  
• Guerre du Karabakh (1991 - 1994),
  
• Deuxième guerre du Karabakh (2020)
  
• Guerre de Bosnie (1992-1995)
  
• Guerre civile au Tadjikistan (1992-1995)
  
• Deux guerres tchétchènes (1994-1996, 1999-2002)
  
• Conflit au Kosovo (1998 - 1999)
  
• Guerre d'Irak (2003)
  
• Acte terroriste à Beslan (2004)
  
• Guerre en Géorgie (2008)
  
• Guerre civile libyenne (2011)
  
• Guerre civile en Syrie (2011 - en cours)
  
• Conflit frontalier entre le Soudan et le Soudan du Sud (2012)
  
• Conflit armé dans l'est de l'Ukraine , utilisé par les deux parties. (2014-2022)
  
• Conflit armé au Haut-Karabakh (2020)
  
• Invasion russe de l'Ukraine (depuis 2022)
  

Variantes

Version (objet)	Année	Principales caractéristiques
(172)	1968	Prototype de la première série. Canon 115 mm GSP
(172-2М)	1972	un modèle expérimental de pré-production avec un moteur V-46F plus puissant et une masse de 42 tonnes.
Т-72 (172M)	1973	Version de base
(172MN)	1972-1975	modification expérimentale du T-72 avec l'installation d'un canon rayé de 130 mm 2A50 (LP-36E)
(172MD)		modification expérimentale du T-72 avec l'installation d'un canon à âme lisse de 125 mm 2A49 (D-89T)
(172MP)		modification expérimentale du T-72 pour tester le canon à âme lisse de 125 mm 2A46M
(175)		projet de modification du T-72, des prototypes n'ont pas été réalisés.
(177)		modification expérimentale du T-72 avec KUV "Svir" guidé par laser.
(179)		modification expérimentale du T-72 avec le système de contrôle Ob et le Cobra KUV.
(186)		modification expérimentale du T-72, créée dans le cadre de la deuxième étape de la R&D "Amélioration du T-72A". Equipé d'un nouveau moteur diesel 16 cylindres en forme de X 2V-16.
T-72K (172MK)	1973	version du commandant du char T-72. Il se distinguait par la présence d'équipements de navigation supplémentaires, d'une station radio HF R-130M et d'un bloc d'alimentation autonome.
T-72K (172MK-E)		modification d'exportation de la version du commandant du char.
Т-72 (172M-E)	1975	version d'exportation, qui se distingue par la conception de la protection blindée de la partie frontale de la tour et le système PAZ.
T-72A (172M-1)	1979	modernisation du char T-72. Tourelle avec blindage combiné, un blindage VLD accru, un viseur télémétrique laser TPD-K1, un viseur nocturne de tireur TPN-3-49 avec un illuminateur L-4, des écrans anti-cumulatifs latéraux solides, un canon 2A46, système de lancement de grenades fumigènes 902B
T-72AK (176K)	1979	version du commandant du char T-72A. Il se distinguait par la présence d'équipements de navigation supplémentaires, d'une station radio HF et d'un bloc d'alimentation autonome.
T-72M	1980	version d'exportation du char T-72A. Il se distinguait par la conception blindée de la tourelle, le paquet de munitions et le système de protection collective.
T-72M1	1982	modernisation du char T-72M. Il se distinguait par une plaque de blindage supplémentaire de 16 mm
T-72M1M (172M2)		modernisation à l'exportation du char T-72M1 équipé d'un DZ.
T-72AV (176V)	1985	variante du T-72A avec protection dynamique à charnière "Contact".
T-72B (184)	1985	version modernisée du char T-72A avec un système d'arme guidée 9K120 Svir, une protection dynamique Kontakt, un moteur V-84 et un système de contrôle 1A40, nouveau cannon 2A46M
T-72B fin 1989	1989	version modernisée du T-72B avec protection dynamique intégrée "Contact-V", similaire à celle installée sur le T-80U
T-72BK (184K)	1987	version du commandant du char T-72B. Il se distinguait par la présence d'équipements de navigation supplémentaires, d'une station radio HF et d'un bloc d'alimentation autonome.
T-72B1 (184-1)	1985	variante du char T-72B sans l'installation de certains éléments du complexe d'armes guidées. Il diffère du T-72B par le viseur nocturne TPN-3-49 Crystal-PA utilisé à la place du 1K13.
T-72B1K (184K-1)		version du commandant du char T-72B1. Il se distinguait par la présence d'équipements de navigation supplémentaires, d'une station radio HF et d'un bloc d'alimentation autonome.
T-72B1MS (184-1MS)		option de mise à niveau pour le T-72B1. Remarquable pour la vue panoramique du commandant.
T-72S	1987	version d'exportation du char T-72B. Le nom d'origine était le char T-72M1M.
T-72BA (184A)	1999-2000	Première modernisation lors de la refonte du T-72B à UVZ.
T-72BA1 (184A1)	1999-2000	Deuxième modernisation lors de la refonte du T-72B à UVZ.
T-72B2 (184M)	2006	Canon 2A46M5 amélioré, viseur de tireur multicanal, nouveau moteur V-92S2, système de protection électromagnétique
T-72B3 mod. 2011	2011	version améliorée du T-72 équipé du VDZ "Kontakt-5", moteur V-84-1, viseur multicanal "Sosna-U"
T-72B3 mod. 2014	2014	version améliorée du T-72B3, ajout du dispositif d'imagerie thermique panoramique
T-72B3 mod. 2016	2016	modification du T-72B3 mod. 2011, écrans en treillis anti-cumulatifs, complexe de protection dynamique modulaire Relikt , canon 2A46M-5-01, moteur V-92S2F

Modification effectué par d'autre pays

voir wikipédia (en) => https://en.m.wikipedia.org/wiki/T-72_operators_and_variants

Utilisateurs

La plupart des pays du Pacte de Varsovie avaient un nombre considérable de T-72 aux côtés de l'URSS. La Tchécoslovaquie, par exemple, a produit quelque 1 700 T-72/M/M1 et en conservait encore 815 en service pour ses forces armées en 1991.
La Finlande a exploité dans les années 1980-1990 170 T-72M1, la Roumanie a acheté 30 T-72M en 1978. Ils sont maintenant conservés ou en réserve pour être revendus.
L'Ukraine possédait autrefois 1180 T-72 au début des années 1990. Ils ont été soit mis à niveau pour être mis en réserve et vendus, remplacés par des T-80/84.
Les 80 T-72 ex-yougoslaves sont désormais passés à l'armée serbe, complètement modernisés, sous le nom de M-84.

voir wikipédia (en) => https://en.m.wikipedia.org/wiki/T-72_operators_and_variants

Données techniques

Longueur (m)	9,24
Largeur (m)	3,6
Hauteur (m)	2,37
Masse (kg)	41 500
Puissance	780 ch (582 kw)
Carburant (l)	1 200
Vitesse maximale (km/h)	42
Autonomie (km)	700
Armement principal	2A46M 125 mm, 38 coups
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	1x PKT
Défense anti-aérienne (12,7 mm)	1x NSVT AA
Blindage	Acier et composite

Le T-80 est un char de combat russe, résultat d'un développement du T-64. Considéré comme le char le plus sophistiqué de l'arsenal soviétique, il s'agit du premier char de combat à adopter une motorisation exclusivement assurée par un turbomoteur.

Conception

Le T-80 a été souvent confondu avec le T-72, du fait de leur ressemblance externe, à tel point que les Occidentaux se demandaient pourquoi les Soviétiques avaient attribué deux désignations au même char. Cependant les deux chars sont mécaniquement très différents et sont issus de deux bureaux d'étude différents, le bureau de conception de Morozov pour le T-80 et Uralvagonzavod pour le T-72.
Ils n'ont en fait que l'apparence générale en commun, le T-80 étant la poursuite du développement du T-64, qui fut réalisée en remplaçant le diesel original 5TDF par un turbomoteur, suivant l'exemple du T-64T expérimental de 1963 équipé d'un turbomoteur GTD-3TL de 700 ch.

Le montage d'un tel moteur n'était pas sans poser de sérieux soucis, car les premiers turbomoteurs soviétiques manquaient de fiabilité et demandaient de nombreuses heures de maintenance. Même si ce fut en grande partie résolu, par l'arrivée de la turbine GTD-1250, sur le T-80U, on développa parallèlement une version T-80UD équipé du moteur Diesel à pistons opposés 6TD, essentiellement une version à six cylindres du 5TDF du T-64.
Par la suite, après la dislocation de l'URSS, c'est la variante T-80UD, moins gourmande en carburant et plus facile à entretenir, qui servit de base aux successeurs du char, le T-84, dont le développement fut poursuivi en Ukraine sur le territoire de laquelle se situait l'usine d'origine du char, à Kharkiv.


Par rapport au T-64, le T-80 possède une suspension possédant des barres de torsion renforcées, les galets de roulement ont un diamètre plus important (640 mm) afin de mieux répartir le poids du char sur la chenille. En raison de la vitesse plus importante, chaque chenille repose sur pas moins de cinq rouleaux porteurs.
Les chenilles RMSh ont été revues et possèdent des semelles internes en caoutchouc afin de réduire les vibrations.

Tout comme sur le T-64 et le T-72, le glacis des T-80 présente une inclinaison de 68°. Le glacis du T-80B est est formé des deux couches d'acier (60 mm et 50 mm d'épaisseur) entre lesquelles sont intercalées deux couches de plastique renforcé de fibres (2 × 53 mm) appelé textolite, cette configuration de blindage est identique à celle du glacis du T-72A.
À partir de 1982, une plaque de surblindage en acier haute dureté d'une épaisseur de 30 mm est soudée sur le glacis dans le cadre du programme Reflection-2 visant à renforcer le blindage du glacis contre les obus-flèches de 105 mm tel que le M111 Hetz israélien.


En 2014, les 4 500 exemplaires de l'armée russe furent placés en réserve jusqu'en 2015 en raison de leur coût de maintenance.
Néanmoins, à la fin des années 2010, la Russie entreprit une modernisation de ses T-80B au standard T-80BVM.

Engagements

Les performances au combat durant la Première guerre de Tchétchénie ont été très faibles, principalement dût à des équipages peu entraînés et une stratégie incompatible avec la guerre urbaine. Sur un total de 225 véhicules blindés, 62 T-80 et T-72 sont détruits durant le premier mois du conflit

Variantes

Prototypes

• Objet 219 sp. 1 Groza : essentiellement un T-64T équipé d'un turbomoteur GTD-1000 de 1000 ch. 31 prototypes assemblés à partir de mai 1969 et testé en 1970.
  
• Objet 219 sp.2 : nouveau châssis incluant des barbotins et des poulies de tension de plus grande dimension, nouvelle suspension, le nombre de galets porteurs de support de chenille passe au nombre de cinq, les galets de roulement sont revêtus de bandes caoutchoutées pour limiter les vibrations. 127 exemplaires de présérie construits entre 1971 et 1976.
  
• Objet 219RD : Objet 219 sp.2 équipé d'un moteur diesel A-53-2 de 1 000 ch. Développé parallèlement au T-80B, il est armé d'un canon de 125 mm 2A46-2 ou 2A46M-1, d'une conduite de tir 1A33 avec un viseur du tireur 1G43 avec capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M112 Kobra. Un prototype produit en 1975.
  
• Objet 478 : nouvelle tourelle moulée, moteur diesel à pistons opposés 6TD de 1 000 ch ou 124N de 1 250 ch, canon 2A46M-1 de 125 mm, capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M112 Kobra. Système de stabilisation du canon Vektor-4, viseur du tireur 1G42, viseur nocturne Kristall-PA, radio R-163-50U, lance-pots fumigènes 902A Tucha. Produit en 1976.
  
• Objet 478M : version améliorée de l'Objet 478 en 1976. Moteur 124Ch de 1 500 ch, système de stabilisation du canon 2E42M Siren-7, canon-mitrailleur R-23M de 23 mm monté sur le tourelleau du chef de char. Conduite de tir 1A42, viseur panoramique pour le chef de char, conduite de tir viseur nocturne TPN-4 Buran-PA de deuxième génération pour le tireur. Système de protection active Chatior comprenant vingt grenades à fragmentation monté sur les bords avant de la tourelle et couvrant le secteur avant sur 200°.
  
• Objet 644 : T-80 modifié par le bureau d'études d'Omsk pour recevoir le moteur diesel V-46-6 du T-72A.
  
• Objet 219A : reprenant la tourelle de l'Objet 476 mais avec un blindage renforcé au niveau du glacis. Turbomoteur GTD-1000M de 1 200 ch, canon 2A46M-1 de 125 mm, conduite de tir 1A42 avec un viseur du tireur 1G46 incorporant un système de simbleautage électronique, lame d'auto-enfouissement rétractable. Capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M119 Refleks. Produit en 1982.
  
• Objet 219A Mle 1984 : Objet 219A recouvert en 1984 d'un blindage réactif explosif Kontakt-1.
  
• Objet 219V : T-80B équipé de la conduite de tir 1A45 Irtysh et ayant la capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M119 Refleks. Testé en 1983.
  
• Objet 219E : T-80B équipé du système de protection active Shtora-1 comprenant deux brouilleurs électro-optiques, deux détecteurs d'alerte laser et deux batteries de lance-pots fumigènes tirant des grenades fumigènes à large bande infrarouge-visible. Testé en 1989.
  
• T-80BM1 : T-80B équipé du système de protection active Arena. Testé en 1987.
  
• Objet 478BK : T-80UD avec une tourelle mécano-soudée produit en 1987.
  
• Objet 478B : T-80UD équipé en 1988 avec un système de programmation de fusée Ainet pour les obus explosifs de 125 mm. Viseur jour/nuit Buran-Catherine E incorporant une caméra thermique Thales Catherine FC.
  
• Objet 292 : T-80B équipé en 1992 d'une tourelle modifiée armée d'un canon LP-83 de 152 mm, il possède un nouveau système de chargement automatique. Ce prototype est reconnaissable par les plaques de lest soudées sur les faces avant de sa tourelle.
  
• T-80UE1 : T-80BV modernisé en 2005 pour être proposé sur le marché de l'exportation. Il possède une tourelle de T-80UD et intègre un blindage réactif explosif lourd Kontakt-5, une conduite de tir 1A45-1 Irtysh, une sonde aérologique T04-V8, une boîte de mécanismes incorporant une direction hydrostatique GOP-165. Son turbomoteur, portant désormais l'appellation GTD-1250G de 1 250 ch est modifié pour réduire sa consommation de carburant.
  
• T-80UM1 Bars (Léopard des neiges) : prototype russe équipé du système de protection active Arena.
  
• Objet 640 Chorny Oriol (aigle noir) : prototype russe, châssis rallongé avec une paire de galets de roulement supplémentaire, nouvelle tourelle avec un chargement automatique dans la poche arrière de celle-ci, blindage réactif exposif Kaktus, amélioration du système de visée.
  

Modèles de série

• T-80 : premier modèle à être produit en grande série de 1976 à 1978, il reprend le châssis de l'Objet 219 sp. 2 avec la tourelle du T-64A armée d'un canon 2A46-1 de 125 mm, viseur télémétrique TPD-2-49.
  
• T-80B : nouveau modèle équipé d'une nouvelle tourelle intégrant une couche de blindage composite, un viseur diurne 1G42 avec télémétrie laser et nocturne TPN-3-49 couplés à la conduite de tir 1A33. Capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M112-1 Kobra. Lance-pots fumigènes 902A Tucha montés sur les coins de la tourelle.
  
• T-80BK : char de commandement, identique au T-80B mais possédant une radio HF supplémentaire.
  
• T-80BV : T-80B recouvert d'un blindage réactif explosif Kontakt-1.
  
• T-80BVK : char de commandement, identique au T-80BV mais possédant une radio HF supplémentaire.
  
• Objet 219AS T-80U : développement ultérieur du T-80A, il est recouvert d'un blindage réactif explosif lourd Kontakt-5, turbomoteur GTD-1000TF, système de stabilisation du canon amélioré 2E42 Zhasmin, d'une conduite de tir 1A45 Irtysh, un viseur PNK-4S Agat pour le chef de char, un viseur nocturne TPN-4-49-23 Buran-PA pour le tireur, des lance-pots fumigènes 902A Tucha, un système d'extinction automatique d'incendie 3ETs13 Inej.
  
• Objet 219AC T-80U Olkha : T-80U équipé d'un blindage réactif explosif Kontakt-1, brièvement produit en série par l'usine de tracteurs de Kharkiv (KhTZ) en 1985.
  
• T-80U Mle 1990 : T-80U doté d'un turbomoteur GTD-1250 de 1 250 ch et ayant la capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M-119M Invar.
  
• T-80UK : char de commandement dérivé du T-80U, produit à partir de 1991, il possède des radios R-163-50U et R-163-50K, un système de navigation inertielle TNA-4, un système électromagnétique de neutralisation des mines et du système de protection active Shtora-1.
  
• Objet 478B T-80UD Bereza : T-80U reprenant la suspension du T-80B mais équipé d'un moteur diesel à pistons opposés 6TD de 1 000 ch à la place d'un turbomoteur. Il possède un blindage réactif explosif Kontakt-1, une conduite de tir 1A45 Irtysh avec la capacité de tirer le missile guidé antichar tiré par canon 9M-119 Refleks. Viseur du tireur 1G46 et TPN-4 Buran-PA pour le tir de nuit, radio numérique R-173. Il est produit à partir de 1986 et à partir des années 1990, les T-80UD sont dotés d'une nouvelle tourelle mécano-soudée recouverte d'un blindage réactif explosif lourd Kontakt-5. La fiabilité du moteur 6TD-1 est améliorée.
  
• T-80UDK : char de commandement basé sur le T-80UD, il possède un système de navigation inertielle et une radio HF supplémentaire.
  
• T-80BVM : revalorisation des T80BV russes, nouveau blindage réactif explosif Relikt, nouveau canon 2A46M-4 de 125 mm, viseur jour/nuit SOSNA-U pour le tireur, sonde aérologique DVE-BS.
  
• T-84 : développement du T-80UD par les Ukrainiens, moteur 6TD-2 de 1 200 ch, canon de 125 mm KBA-3.
  
• P'okpoong-Ho : production nord-coréenne (incorpore également des technologies du T-62, du T-72, du T-90, du Type 88 et du Ch'ŏnma-ho)
  

Utilisateurs

•  Russie
  
• Pakistan
  
•  Ukraine
  
•  Chypre
  
•  République de Corée
  
•  Ouzbékistan
  
• Yémen
  
•  Angola
  

Anciens opérateurs

•  Azerbaïdjan
  
•  Biélorussie
  
•  L'URSS
  
•  Egypte  
  

Autre (recherche, entrainement)

•  Royaume-Uni
  
•  États-Unis
  

Donnée technique

Modèle	T-80	T-80B	T-80BV	T-80U	T-80UD
Longueur (m)	6,78	6,982		7,012	7,085
Largeur (m)	3,525	3,582		3,603	3,755
Hauteur (m)	2,3	2,221		2,215	2,285
Masse (kg)	42 000	42 500	43 700	46 000
Puissance	1 000 cv	1 100 cv		1 250 cv	1 000 cv
Carburant (l)	1 100
Vitesse maximale (km/h)	70				60
Autonomie (km)	415
Armement principal (125 mm)	2A46-1	2A46-2	2A46M-1	2A46M-2
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	1x PKT
Défense anti-aérienne (12,7 mm)	1x NSVT ou DShK ou PKT

Le T-90 est un char de combat russe associant le char T-72B et certains sous-systèmes du T-80U. Entré en service dans l'armée russe en novembre 1992

Conception

Les travaux sur l'Objet 188 débutent le 4 juin 1986 au bureau d'études KB Vagonka de Nijni Taguil, le projet porte alors l'appellation de T-72BM (en russe : Modernizirovannyy  : modernisé) et est approuvé officiellement le 19 juin 1986, l'objectif était d'améliorer l'efficacité au combat du T-72B en empruntant certains sous-systèmes utilisés sur le T-80U (conduite de tir, viseurs du tireur, tourelleau du chef de char, canon, système de protection active).
À partir du 1er mars 1990, la dernière version en date de l'Objet 188, l'Objet 188 sb-3SB prend l'appellation T-72B usoveršenstvovannyj ou T-72BU (Uluchsheniye = amélioré).

Le 28 janvier 1991, le prototype Objet 188 sb SB-4 est présenté, bien que relatif au projet du T-72B "amélioré", il est dérivé du projet T-72BM mais possède la conduite de tir 1A40-1 et le canon 2A46M-2 à la place de la conduite de tir 1A45T Irtysh et le canon 2A66 (D-91T) de 125 mm. Le 25 juin 1992, l'Objet 188 sb-6SB prend finalement l'appellation de T-90 conformément au manuel du prototype Objet 188 TO-1 datant de 1990.

Le T-90 fut accepté par l'armée russe le 5 octobre 1992 et la production en grande série commença le mois suivant.
Dans les années 2000, le T-90 est le seul char encore produit en Russie par Ouralvagonzavod. En 2008, 175 T-90 auraient été produits dont 62 T-90A pour l’armée russe, 60 T-90S pour l’Inde et 53 T-90SA pour l’Algérie.

Engagements

• Tchétchénie : les chars T-90 ont été déployés en Tchétchénie, de même que le blindé de déminage BMR-3M chargé de l’ouverture des routes.
  
• Bosnie : des IMR-2MA du génie russe ont été déployés sous les couleurs de la SFOR.
  
• Algérie : Des T-90 algériens sont déployés lors de la prise d'otages d'In Amenas en janvier 2013.
  
• Guerre civile syrienne : des chars T-90 sont déployés en Syrie à partir de l'automne 2015. Des exemplaires aux mains de l'armée syrienne ont été utilisés en appui de troupes autour d'Alep. Lors de la bataille de Khanasser, l'un d'eux a démontré une bonne résistance au missile BGM-71 TOW tiré par des opposants armés au régime syrien, de l'État islamique ou du Jound al-Aqsa. La survie du char semble liée à son système de blindage, le missile ayant touché le véhicule mais sans provoquer d'explosion interne.
  
• Haut-Karabagh: lors de la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, l'Azerbaïdjan a employé des chars T-90 contre les troupes arméniennes. Au moins trois T-90 ont été détruits par les Arméniens.
  
• Ukraine : lors de l'invasion russe en Ukraine en 2022, la Russie a utilisé des T-90 dans le Donbass en plus de ses T-72 et T-80. Plusieurs T-90A, M et S sont documentés comme détruits, abandonnés ou capturés lors des combats. En décembre 2022, 200 autres T-90M sont envoyés dans le Donbass.
  

Variantes

• T-90 Mle 1992 (Objet 188) : version initiale appelée précédemment T-72BU, basée sur le T-72B Mle 1989.
  
• T-90K Mle 1994 (Objet 188K) : char de commandement basé sur le T-90. Il est équipé d'un système de navigation GLONASS TNA-4-3 ainsi qu'une radio supplémentaire R-163-50K.
  
• T-90S Mle 1994 (Objet 188S) : version simplifiée du T-90 original destinée au marché de l'exportation. Elle est dépourvue du système de protection active Shtora ainsi que du système de guidage de missile 9S515 permettant le tir de missiles guidés antichars tirés par canon.
  
• T-90 Mle 1996 : remplacement des chenilles à axe secs RMSh par des chenilles à connecteurs UMSh développées initialement pour le T-80. Nouvelle lame d'auto-enfouissement montée sur l'avant de la caisse.
  
• T-90S Mle 1999 (Objet 188SM) : appelé également T-90SM, ce prototype a servi de base aux T-90S vendus dans différents pays. Il reprend les trois améliorations des T-90 fabriqués à partir de 1996.
  
• T-90SA : T-90S employé par l'armée de terre algérienne, il diffère du prototype de T-90S de 1999 par sa paire de détecteurs d'alerte laser montés au-dessus du canon de 125 mm et par son climatiseur monté sur le flanc droit de sa tourelle.
  
• T-90S Ouganda : identique aux T-90SA vendus à l'Algérie à l'exception de l'absence de climatiseur.
  
• T-90S Irak : les T-90S employés par l'armée irakienne reprennent les anciennes chenilles à axe secs RMSh, un climatiseur est monté sur le flanc gauche de la tourelle
  
• T-90S Mle 2001 Bhishma : modèle basé sur le prototype du T-90SM (Objet 188SM) et utilisé par l'Armée Indienne
  
• T-90SK Mle 2001 : char de commandement employé par l'Armée Indienne
  
• T-90S Mle 2002 Bhishma : identique au T-90S Mle 2001 indien à l'exception de sa nouvelle tourelle qui est faite de tôles de blindage mécano-soudées.
  
• T-90SK Mle 2002 : char de commandement employé par l'Armée Indienne, il possède également la tourelle mécano-soudée.
  
• T-90A Mle 2004 (Objet 188A) : entré en service en 2004 dans l'armée russe, le T-90A incorpore une nouvelle tourelle hexagonale ainsi qu'un nouveau moteur plus puissant, il possède le viseur de nuit T01-K05. 32 exemplaires sont produits entre 2004 et 2005.
  
• T-90K Mle 2005 (Objet 188K) : char de commandement basé sur le T-90, il reprend deux des trois améliorations des T-90 fabriqués à partir de 1996
  
• T-90A Mle 2006 (Objet 188A1) : T-90A dont le viseur T01-K05 est remplacé par un viseur ESSA intégrant une caméra thermique Catherine-FC de la firme Thales. Il est équipé de nouveaux réservoirs auto-obturants. Le carrousel à munitions du chargement automatique a été modifié pour accueillir des obus flèches plus longs. Il est surnommé Vladimir en l'honneur de l'ingénieur en charge du programme, Vladimir Potkin. 217 exemplaires sont produits entre 2006 et 2011.
  
• T-90AK (Objet 188A1K) : version de commandement du T-90A Mle 2004, il est reconnaissable par sa grande antenne radio montée à côté du viseur du tireur. 14 exemplaires produits en 2006.
  
• T-90A Mle 2010 (Objet 188A2) : T-90A Mle 2004 équipé temporairement, en 2010, d'un assistant de navigation Sozvezdie-2M fonctionnant à l'aide du système de positionnement par satellites GLONASS russe. Il était reconnaissable par ses deux grandes antennes montées sur le toit de sa tourelle.
  
• T-90AK Mle 2010 (Objet 188A2K) : char de commandement T-90AK équipé temporairement, en 2010, d'un assistant de navigation Sozvezdie-2M.
  
• T-90MS : Dévoilé en septembre 2011. Le T-90MS améliore toutes les fonctions de l'engin. Le tireur possède un nouveau viseur jour-nuit SOSNA-U. Le viseur panoramique armé intègre un affût téléopéré UDP T05BV-1 pouvant être armé d'une mitrailleuse 6P7K de 7,62 mm ou d'une mitrailleuse lourde Kord de 12,7 mm. Un blindage réactif explosif Relikt protège le glacis, l'avant, les flancs et le toit de la tourelle ainsi que les deux premiers tiers du train de roulement. Le dernier tiers et l'arrière de la tourelle étant protégés par des grilles de protection
  
• T-90M Proryv-3 (Objet 188M) : revalorisation du T-90A sur la base d'une partie des améliorations proposées sur le T-90MS dont notamment le blindage réactif explosif Relikt.
  
• T-90MSK : char de commandement dérivé du T-90MS, il diffère de ce dernier par l'installation d'un système d'information terminale (SIT) comprenant une liaison satellite GLONASS ou Navstar et un moniteur vidéo multifonction affichant, en temps réel, une carte de la zone d'opération avec les unités amies et ennemies.
  

Véhicule sur le châssis du T-90

• BREM-1M : véhicule blindé de dépannage.
  
• IMR-2MA / IMR-3 : engin de combat du génie basé sur le châssis du T-90 avec une lame dozer et une grue (2 tonnes). Un système de déminage KMT peut aussi être monté. L’IMR-2MA (ou IMR-3) est entré en production en 1996 pour succéder à l’IMR-2 sur châssis de T-72. Il peut opérer en environnement NBC.
  
• UBIM : Évolution du IMR-3. Il a la fonctionnalité de divers véhicules d'ingénierie : un véhicule blindé de réparation et de récupération (BREM), un véhicule d'ingénierie d'obstacles (IMR), un véhicule blindé de déminage véhicule (BMR)
  
• MTU-90 Gusenitsa-1 : engin blindé poseur de pont sur châssis du T-90.
  
• MTU-90M : MTU-90 avec pont plus grand.
  
• BMR-3M : char de déminage basé sur un châssis de T-90 modifié avec une nouvelle superstructure remplaçant la tourelle, un blindage renforcé du plancher, un blindage réactif plus étendu que sur le T-90, etc. Le BMR-3M est équipé du système de déminage KMT-7 comprenant des rouleaux et un dispositif électromagnétique déclencheur de mines. La vitesse du BMR-3M en mode déminage est de 5 à 12 km/h. Une grue permet de charger le KMT-7 sur le châssis arrière quand il n’est pas utilisé. Testé par l’armée russe à partir de 1999, il serait entré en service en 2000 avant que la production en série ne débute véritablement en 2004.
  
• Terminator : véhicule de combat de soutien aux chars.
  
• TOS-1A "Solntsepyok" : système de lance-roquettes multiples.
  
• 2S35 "Coalition-SV" : Système d'artillerie avec canon de 152 mm.
  
• Prokhod : char de déminage télécommandé basé sur un châssis de T-90 modifié, évolution du BMR-3M.
  

[*]E300 : châssis de plate-forme à chenilles universel (2009).
[*]UMZ-G : poseur de mine universelle.

Utilisateurs

Russie
Inde
Algérie
Azerbaïdjan
Irak
Ouganda
Turkménistan
Vietnam
Ukraine

Données techniques

Modèle	T-90	T-90A	T-90S/SA	T-90AM/SM
Longueur (m)	9,53
Largeur (m)	3,46
Hauteur (m)	2,228			2,23
Masse (kg)	46 000	46 500		48 000
Puissance	840 ch (617 kW)	1 000 ch (735,5 kW)		1 130 ch (831 kW)
Carburant (l)	1200+400
Vitesse maximale (km/h)	60	65
Autonomie (km)	500	550
Armement principal (125 mm)	2А46М	2А46М ou 2А46М-5		2А46М-5
Mitrailleuses coaxiales (7,62 mm)	PKMT	PKTM
Défense anti-aérienne	12,7 mm NSVT-12,7			7,62 mm 6P7K S UDP (T05BV-1)