ALL -- Schnellboot ou S-Boot

Introduction

Les Schnellboote étaient un certain nombre de petits navires de guerre différents développés en Allemagne dans les années 1920 à 1940.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été complétés par quelques véhicules capturés.

La désignation Schnellboot n'a été introduite qu'avec la série à partir de 1930 en tant que soi-disant S-Boot.
Ces bateaux ont également reçu la désignation de construction Motor-Torpedoboot.

Histoire

Le développement de la Schnellbootwaffe (armada de bateau rapide) a commencé avec la commande de certains bateaux d'essai à partir de 1925, initialement classés comme U-Boot-Zerstörer (UZ - destructeur de sous-marins).
Ces bateaux étaient déjà construits entre 1917 et 1919 sous le nom de LM 16 (Luftschiff-Motoren - moteurs de dirigeables ), LM 20 à LM 23 , LM 27 , LM 28 et Lüsi 1 (Lürssen - Siemens).
De plus, trois bateaux ont été construits entre 1925 et 1928 comme bateaux d'essai. La classe des bateaux LM était appelée schnelle Torpedo-Motorboote (torpilleurs rapides).

Ces projets d'approvisionnement s'inscrivaient dans une zone grise des restrictions du traité de Versailles, qui ne faisait aucune mention de cette catégorie de navires de guerre.
Mais déjà pendant la Première Guerre mondiale en 1916/17, les Schnellboote ont été construits sous le nom de U-Boot-Zerstorer, entre autres par le chantier naval Oertz.

À la mi-avril 1929, 13 anciens bateaux dragueurs de mines et 11 soi-disant "Bewachungsfahrzeuge" (véhicules de garde), les sept anciens bateaux LM, ont été regroupés sous le soi-disant Ostseesperrverband (Association de la barrière de la mer Baltique).
En plus, il y avait les trois bateaux d'essais fabriqués entre 1925 et 1928 et le Lüsi 1, de sorte que onze bateaux UZ(S) 11 à UZ(S) 21 se sont réunis dans l'association.

L'exigence d'une bonne performance dans les mers agitées dicta l'utilisation d'une coque à déplacement à fond rond plutôt que de la coque à fond plat qui était plus habituelle pour les petits bateaux à grande vitesse.
La société allemande de construction navale Lürssen a surmonté de nombreux inconvénients d'une telle coque, et, avec la base du Oheka II (yacht privé), a produit un navire qui était rapide, solide et qui avait un bon état de navigabilité.
Cela a attiré l'intérêt de la marine allemande, qui en 1929 a ordonné un bateau similaire, mais équipé de deux tubes lance-torpilles. Ce fut le S-1, et a servi de base pour tous les futurs S-Boote.


Après avoir expérimenté le S-1, les Allemands ont apporté plusieurs améliorations à la conception.
De petits gouvernails ont été ajoutés de chaque côté de la gouverne de direction principale qui pouvait être orientée à 30 degrés, créant à grande vitesse ce qui est connu comme étant l'effet de Lürssen.
Cela crée "une poche d'air légèrement derrière les trois hélices, augmentant leur efficacité, et réduisant la vague de proue et permettant de maintenir le bateau à une attitude presque horizontale "
Cela a été une innovation importante puisque l'attitude horizontale légèrement levée de la poupe, a permis encore plus de rapidité et a réduit la vague de proue rendant les S-Boote plus difficiles à voir, en particulier la nuit.

Engagements

Au fil du conflit les Schnellboote opérèrent dans l'océan Arctique (quatre vedettes), au large de la Norvège, en mer du Nord, dans la Manche, dans la mer Baltique et en Méditerranée ainsi que sur la Mer Noire après un transport par route et la descente du Danube.


Les Schnellboote était aussi présent lors de l'opération Tigre qui devait être une dernière répétition avant le débarquement en Normandie (l'Opération Neptune), elle dura du 22 au 30 avril 1944.
Le 21 avril 1944, 9 Schnellboote quittent le port de Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016), afin d'intercepter 2 convois signalés au large de la presqu'île de Portland. À cause du brouillard, elles manquent les convois mais tombent par hasard, dans la baie de Lyme, sur 8 gros LST américains en cours de répétition de débarquement dans le cadre de l'opération, escortés seulement par la corvette HMS Azalea, leur radios non calées sur la même fréquence.


Bien que l'alerte au S-Boote ait été donnée 2 heures plus tôt, l'incompréhensible lenteur du convoi de débarquement permet aux vedettes rapides de torpiller les LST 507 et 531 et d'endommager gravement le LST 289.
Quoique repérées par les Britanniques, les vedettes ne furent pas signalées aux Américains.
Par manque de coopération entre l'U.S. Army et l'U.S. Navy, beaucoup de GI's périrent noyés dans la Manche, bloqués dans les LST coulés, ou encore d'hypothermie.
En un quart d'heure à peine, l'attaque tua 749 personnes, dont 198 marins et 551 soldats, et blessa une centaine d'autres.

Victoires

Au cours de la Seconde Guerre mondiale les S-Boote ont coulé 101 navires marchands totalisant 214 728 tonnes
En outre, ils ont coulé :

• 12 destroyers,
  
• 11 dragueurs de mines,
  
• 8 navires de débarquement,
  
• 6 vedettes de combat,
  
• 1 torpilleur,
  
• 1 mouilleur de mines,
  
• 1 sous-marin
  
• un certain nombre de petits navires marchands.
  

Ils ont également endommagé

• 2 croiseurs,
  
• 5 destroyers,
  
• 3 navires de débarquement,
  
• 1 navire de réparation,
  
• 1 remorqueur
  
• de nombreux navires marchands.
  

Les mines marines posées par les "S-Boote" ont été responsables de la perte de 37 navires marchands totalisant 148 535 tonnes, un destroyer, deux dragueurs de mines et de quatre navires de débarquement.

En reconnaissance pour leur service, les membres d'équipage de Schnellboot se sont vu attribuer la Croix de fer à 23 reprises et la Croix allemande en or en 112 occasions

Utilisateurs

Guerre d'Espagne

 Armada espagnole

Seconde guerre mondiale

 Kriegsmarine
Royaume de Yougoslavie
Royaume d'Italie
Marine de la République de Chine

Après-guerre

 Marine royale danoise
Marine royale norvégienne
 Marine chinoise
 Royal Navy
 Deutsche Marine
 Armada espagnole

S1 à S5

En 1930, Otto Lürssen (1880-1932), fils du fondateur de l'entreprise et propriétaire du chantier naval Fr. Lürssen à Brême, a conçu le premier Schnellboot pour la Reichsmarine, qui a été développé comme un bateau à déjaugeage avec bordé en acajou sur cadres en aluminium.
Ce Schnellboot, appelé UZ(S) 16 pour le camouflage jusqu'en 1932, fut rebaptisé Wachboot W 1 fin mars 1931 et reçut le nom de Schnellboot S 1 à partir de la mi-mars 1932.

Il était propulsé par des moteurs à essence, pouvait atteindre une vitesse de 34 nœuds et fut mis en service en août 1930.
Les moteurs à essence étaient sujets aux explosions, mais ont continué à être installés dans les Schnellboote S 2 à S 5 suivants, qui ont été mis en service d'avril à juillet 1932.
Un inconvénient supplémentaire était la consommation élevée de carburant, qui limitait l'autonomie.
La série S 2 à S 5 reçu une timonerie fermée.

S6 à S29

Le S 6 a été le premier Schnellboot au monde à avoir un moteur diesel MAN à 7 cylindres. Il était plus long que les bateaux précédents et a été lancé en 1932.
Un moteur diesel de Daimler-Benz a été utilisé dans les S 10 à S 13, les navire S 7 à S 13 furent lancés de 1933 à 1935. Malheureusement le moteur de Daimler-Benz ne répondait pas aux exigences en matière de vitesse de la Kriegsmarine. Et seul le S 9 rentra en service.

En 1935 la Kriegsmarine commande une nouvelle série de bateaux rapides (S 14 à S 17) avec trois moteurs diesel MAN 11 cylindres et plus de réservoirs, ce qui a augmenté les dimensions du bateau et augmenté le déplacement. L'armement a été porté à quatre torpilles.
En 1935, les S 14 et S 15 ont été lancés et en 1936 , les S 16 et S 17 ont suivi.

Fin 1936, les bateaux S 1 à S 6 sont vendues à l'Espagne pour la guerre civil.
La même année, une nouvelle série a été commandée, toujours avec un nouveau moteur de Daimler-Benz pour atteindre des vitesses encore plus élevées, mais basée sur la pré-série.
Ces Schnellboote reçurent les désignations S 18 à S 25 et furent mis en service en 1938/39. Les S 26 à S 29 ont suivi en 1940 qui étaient structurellement mieux navigables en raison du gaillard avant plus haut. Les tubes lance-torpilles étaient intégrés dans le gaillard supérieur.

Aucune de ces séries n'a survécu à la guerre.

S30 à S37

Au début de la guerre, la marine chinoise avait mis en service huit vedettes rapides de petite taille de la série S 10 à S 13 (vendu par l'allemagne car non conforme aux exigences allemandes).
Cependant, ces petits bateaux furent réquisitionnés à cause du Japon, allié de l'Allemagne, qui était en guerre avec la Chine, et mis en service dans la Kriegsmarine avec les appellations S 30 à S 37 de fin 1939 au milieu de 1940.

S 38 à S 100

Les bateaux S 38 à S 53 avaient le même moteur que les séries précédentes S 26 à S 29, mais étaient équipés d'un canon anti-aérien supplémentaire.
Les S 54 à S 61 ont été dérivés dans leur conception des S 30 à S 37 et sont entrés en service fin 1940 et début 1941.
Les S 62 à S 100 étaient alors à nouveau basés sur le design du S 38. Le S 67 a reçu expérimentalement une timonerie blindée (un pont de calotte blindé avec 10 à 12 millimètres d'acier Wotan), qui a été utilisé en standard à partir du S 100 et a également été adapté aux bateaux existants.

La modernisation de l'armure a réduit la vitesse maximale. Cependant, cela pourrait être compensé par l'installation de turbocompresseurs, entre autres.
Sur le S 100, le canon anti-aérien de 20 mm a été remplacé par un canon anti-aérien arrière de 40 mm et les canons ont reçu des boucliers blindés pour mieux résister aux tirs ennemis. Afin de ne pas laisser l'augmentation de poids devenir trop importante, un moteur moderne, encore plus puissant que les modèles précédents, a été installé.

En 1943, les S 73 et S 78 sont vendues à l'Espagne. Ces bateaux y sont restés en service jusqu'après 1955.

S 101 à S 150

Les S 101 à S 133 ne sont plus fabriqués par le chantier Lürssen, mais par le chantier Schlichting. Tandis que les S 134 à S 150 sont fabriqués parallèlement par le chantier Lürssen.

Ces séries, basées en partie sur les séries S 38 à S 53, recevaient des moteurs différents des séries précédentes, qui variaient à la fois la cylindrée et la vitesse maximale.
L'armement de cette série a ensuite été remplacé par des grenades sous-marines (6 mines au lieu des deux torpilles de rechange à l'arrière) et le flak arrière a été convertie de 20 mm à 40 mm.

Pour les bateaux construits du S 139 jusqu'à la fin de la guerre, le design du S 100 a été utilisé.
Les S 124 à S 126 et S 134 furent vendues à l'Espagne en 1943. Ces bateaux y sont restés en service jusqu'après 1955.

S 151 à S 158

Les numéros S 151 à S 158 sont donnés à des bateaux capturé par les Allemands dans le chantier Gusto (Schiedam) lors de l'occupation des Pays-Bas en 1940.
Les bateaux ont été achevés et mis en service en 1942.

S 159 à S 166

Une série S 159 à S 166 est prévue à Schlichting sur les séries S 38 à S 53, mais ne put être achevée en raison de la fin de la guerre.

S 167 à S 218

Les S 167 à S 186 et S 195 à S 218 ont été construits au chantier naval de Lürssen tandis que les S 187 à S 194 étant à nouveau lancés au chantier naval de Schlichting.
La série était basée sur le type S 100 et avait la timonerie blindée en série.

Le S 170, et selon les sources le S 208, ont reçu un nouveau moteur à titre d'essai.

La série reçut plus tard un armement plus puissant et se composait d'un canon anti-aérien de 20 mm à l'avant, d'un support de canon jumeau de 20 mm au milieu du navire, d'un canon anti-aérien de 37 mm ou 40 mm à l'arrière et de quelques mitrailleuses.

S 219 à S 500

Le chantier naval de Schlichting a également remporté le contrat pour la construction des bateaux S 219 à S 300 , mais n'a pu achever que jusqu'au S 228 à cause de la fin de la guerre.
Les S 301 à S 500 étaient prévus au chantier naval de Lürssen. Cependant, les bateaux S 307 à S 321 en construction n'étaient pas terminés à la fin de la guerre.

La base de ces deux séries était à nouveau le type S 100. L'armement avait été amélioré à six canons anti-aériens de 30 mm, chacun étant installé en double monture.

S501 à S699
Les numéros S 501 à S 699 étaient réservé au bateau capturé

S701 à S800

En 1944, la production des Schnellboote S 701 à S 800 passa à la Danziger Waggonfabrik, seuls les S 701 à S 709 pouvant être mis en service.
Cette série a reçu deux tubes lance-torpilles supplémentaires à l'arrière. Il était prévu d'être équipé de six canons anti-aériens de 30 mm sur affûts jumelés, comme dans la série précédente.
Cependant, les canons anti-aériens n'ont pas pu être livrés dans les quantités requises, de sorte qu'un double montage de 20 mm a dû être utilisé.