Mirage 2000

INTRODUCTION

Le Mirage 2000 a effectué son premier vol le 10 mars 1978. Entré dans l'Armée de l'Air à l'été 1983 comme chasseur de supériorité aérienne, il a connu diverses variantes mono et biplace.

Les monoplaces C et -5 sont affectés aux missions d'interception et d'attaque, le biplaces B aux missions d'entraînement, la version D aux missions de pénétration à basse altitude, et les N aux missions de frappe nucléaire avec l'emport du missile air-sol ASMP.

Aujourd'hui, les fleurons de la gamme sont la version d'attaque 2000 D, en service dans l'Armée de l'Air française depuis avril 1993, et la version polyvalente 2000-5.

Né du désir des industriels d'offrir aux clients étrangers un avion à la pointe de la technologie, celui-ci est avant tout destiné à l'exportation. Afin de réduire le coût du développement, la cellule (17 tonnes); les commandes de vol électriques et le moteur (un réacteur double-flux Snecma M52-P2 de 6,5 t de poussée à sec et 9,7 t avec postcombustion) ont été conservés à peu de choses près. Les efforts ont principalement portés sur la modernisation du SNA.

Premier intercepteur multicible européen, le Mirage 2000-5 possède un système d'armes articulé autour du nouveau radar multifonctions et multicibles Thomson-CSF RDY d'une portée de 100 km, associé aux nouveaux missiles Matra Mica d'interception à longue portée (+60 km).

Vue de l'extérieur, le 2000-5 bénéficie de l'anémomètrie pariétale mise au point sur la version D. La disparition du tube pitot offre une meilleure transparence de la coque radar et donc de meilleures performances de détection.
En mode air-sol (qui n'est pas prévu pour les versions françaises), il assure la télémétrie air-sol jusqu'à 20 km (tir de bombes et de roquettes, recalage de navigation), l'anti collision de relief (le suivi de terrain en mode automatique nécessite un radar spécialisé tel que l'Antilope), la recherche de cibles mobile (détection des véhicules se déplaçant à plus de 20 km/h), ainsi que des modes air-mer.

Mirage 2000 (dite version A)

Prototype monoplace construit à 4 exemplaires

Mirage 2000 B

Version biplace d'entraînement. Appareils stationnés sur la base aérienne d'Orange-Caritat. Sept RDI S5 en service au 31 décembre 2014

• Mirage 2000B S3, nos 501 à 514 : 14 biplaces équipés de radars RDM, de moteurs M53-5 et armés de missiles air-air R550 Magic II, de missiles air-air Super 530F ;
  
• Mirage 2000B S4, nos 515 à 520 : 6 biplaces équipés de radars RDI J1-1 et de moteurs M53-5 ;
  
• Mirage 2000B S4-2, nos 521 à 522 : 2 biplaces équipés de radars RDI J2-4 et de moteurs M53-5 (no 521) et M53-P2 (no 522) ;
  
• Mirage 2000B S5, nos 523 à 530 : 8 biplaces équipés de radars RDI J3-13 et de moteurs M53-P2.
  

Mirage 2000 C

Version monoplace utilisée pour la défense aérienne et entrée en service en juillet 1984 à l'escadron de chasse 1/2 Cigognes de la base aérienne 102 Dijon-Longvic. Appareils RDI S5 encore en service pouvant, depuis 2016, embarquer quatre bombes. Ils sont stationnés sur la base aérienne d'Orange-Caritat.

• Mirage 2000C (RDM) : version intérimaire équipée du radar RDM (le radar RDI prévu n'était pas encore disponible) et du moteur M53-5 ;
  
  
  
  • Mirage 2000C S1, nos 1 à 15 : équipés de radar RDM et armés de missiles air-air R550 Magic II et de 2 canons DEFA de 30 mm ;
    
  • Mirage 2000C S2, nos 16 à 19 : équipés de radars RDM à capacité « look down » (détection vers le bas) améliorée ;
    
  • Mirage 2000C S3, nos 20 à 37 : capables de tirer également des missiles air-air Super 530F ;
    
  
  
  

• Mirage 2000C (RDI) : version « définitive » équipée du radar RDI et du moteur M53-P2 à double flux et postcombustion ;
  
  
  
  • Mirage 2000C S4 : nos 38 à 48, équipés de radars RDI J1-1 et capables de tirer des missiles air-air Super 530D ;
    
  • Mirage 2000C S4-1 : nos 49 à 63, radars RDI J1-2 ;
    
  • Mirage 2000C S4-2 : nos 64 à 74, radars RDI J2-4 ;
    
  • Mirage 2000C S4-2A : passage au standard des Mirage 2000C S4, S4-1 et S4-2 avec un radar RDI J2-5 ;
    
  • Mirage 2000C S5 : nos 75 à 124, radars RDI J3-13 ;
    
  • Mirage 2000C S5-2C : Mirage 2000C S-5 mis à jour avec de nouveaux équipements ECCM (contre contre-mesures électroniques).
    
  
  
  

Mirage 2000 -5

Version monoplace d'abord uniquement destinée à l'exportation, l'Armée de l'air prend ensuite la décision de porter un certain nombre de ses Mirage 2000C à la norme 2000-5, et rentre ainsi dans le « club des Fox 3 ». Il dispose d'une avionique profondément rénovée, avec notamment un radar RDY (Radar Doppler Y), d'un viseur tête haute Thomson-CFS VEH-320, de commandes Hotas et de contre-mesures intégrées ICMS Mk.II.
Les Super 530D sont remplacés par 4 MICA EM, plus petits et plus modernes, adaptés à l'utilisation en défense aérienne.

• Mirage 2000-5F : version du Mirage 2000-5 destinée à la France ; ces appareils, entrés en service en avril 1998 à l'Escadron de chasse 1/2 Cigognes de la base aérienne 102 Dijon-Longvic, sont depuis l'été 2011 stationnés sur la base aérienne 116 Luxeuil-Saint Sauveur :
  
  
  
  • Mirage 2000-5F SF1 : 37 Mirage 2000C S4-2A et S-5 mis au standard « -5 » (Les RDI J2-5 ainsi libérés remplacent les RDM) ;
    
  • Mirage 2000-5F SF1-C : Mirage 2000-5F SF1 équipés de nouvelles fonctionnalités RDY ;
    
  • Mirage 2000-5F SF1-IR : Mirage 2000-5F SF1C avec la double capacité MICA-EM et MICA-IR ;
    
  • Mirage 2000-5F Vi : Intégration de la Liaison 16, permettant la transmission de données sécurisées sur le théâtre de guerre entre appareils de l'OTAN ; modules interchangeables entre les avions.
    
  
  
  
• Mirage 2000-5 Mk2 : version polyvalente, dont le RDY dispose de deux nouveaux modes anti-navires permettant le tir de missiles AM39 Exocet, et d'un nouveau système de contre-mesures ICMS Mk.III. Cette version est basée sur un nouveau cœur système : l'EMTI développé par Thales et de nouvelles visualisations.
  

Mirage 2000 -9

Version totalement polyvalente avec radar RDY-2 (15 % de portée supplémentaire comparé au RDY), EMTI (Ensemble Modulaire de Traitement de l'Information), pod de désignation laser, vendue aux Émirats arabes unis (EAU) et à la Grèce. Cette version est capable de missions air-air avec des capacités proches des 2000-5, air-sol avec des missiles Black Shaheen (version du SCALP-EG spécifique aux EAU) et air-surface avec missiles Exocet, le tout avec ravitaillement en vol. L’avion est aussi doté du mode de visualisation des cibles mobiles pour le suivi de véhicules au sol, et un mode air/mer.

Des Mirage 2000-9 sont utilisés par les EAU pendant la guerre du Yémen.

Mirage 2000 N

Version spécialisée dans la frappe nucléaire en service de 1988 à 2018, emportant le missile Air-sol moyenne portée amélioré (ASMPA). La défense primordiale de l'appareil est assurée par le brouilleur électronique Caméléon, des leurres électromagnétiques et infrarouges Spirale, ainsi qu'un système d'alerte radar Serval, puis fin 1995, ils sont également doté en urgence d'un détecteur de départ missile infrarouge Matra.

• Mirage 2000N K1 : version initiale, armée uniquement du missile ASMP (31 avions, par la suite portés au standard K2) ;
  
• Mirage 2000N K2 : version capable également d'assaut conventionnel tout temps (44 avions) ;
  
• Mirage 2000N K2+ : version intermédiaire modifiée en vue de l'utilisation du missile ASMP retiré du service en 2011 ;
  
• Mirage 2000N K3 : version armée du missile ASMP-A ; la dernière à entrer en service (30 avions sont portés à ce standard dont 23 restaient encore en service en 2015).
  

Mirage 2000 D

Il s'agit d'une version biplace air-sol d'assaut conventionnel tout temps spécifique à la France. Cette version est dérivée du Mirage 2000N et destinée à l'assaut conventionnel. Elle est demandée à la fin des années 1980, à la suite des retards du programme du Dassault Rafale et initialement désignée Mirage 2000N' (à lire : "Mirage 2000N prime").
Il est capable de mettre en œuvre toute la panoplie des armements air-sol en service dans l'Armée de l'air, de la bombe classique au missile de croisière en passant par tout l'éventail des armements à guidage laser.
Depuis 1999, il participe à la plupart des engagements français sur les théâtres d'opérations, dont les opérations de sécurisation de l'Afghanistan au profit des forces déployées sur le terrain.

La direction générale de l'armement (DGA) notifie à Dassault Aviation et au missilier MBDA le marché pour rénover 559 appareils sur les 71 que compte l'armée de l'air. Cette rénovation va équiper le Mirage 2000D d'un pod canon DEFA 30 mm, dont l'absence jusqu'ici était le défaut principal de cet avion, et qui est pourtant très utile lors de conflits asymétriques (cela obligeait fréquemment les Mirage 2000 D à voler en patrouille mixte avec des Mirage F1 ou 2000C, qui eux étaient dotés d'un tel canon).

Pour l'auto-protection, les Mirage 2000D rénovés seront équipés de missiles air-air Mica, qui succèdent aux missiles Magic 2. Le système d'arme sera modernisé, pour mettre en place une architecture ouverte acceptant de nouveaux systèmes d'armes. Cette rénovation des Mirage 2000D doit leur permettre de rester en service jusqu'en 2030.

Mirage 2000 E

Appareils réservés à l'exportation, avec possibilités de modifications de l'avionique suivant les clients, mais toujours autour du radar RDM.

• Mirage2000EG Mirage 2000C destiné à la Grèce.
  
• Mirage 2000BG Mirage 2000B biplace pour la Grèce
  
• Mirage 2000H Mirage 2000C destiné à l'Inde.
  
• Mirage 2000TH Mirage 2000B destiné à l'Inde
  
• Mirage 2000EM Mirage 2000C destiné à l'Egypte
  
• Mirage 2000BM Mirage 2000B biplace pour l'Egypte
  
• Mirage 2000P Mirage 2000C destiné au Pérou
  
• Mirage 2000DP Mirage 2000B destiné au Pérou (biplace)
  

ARMEMENT

L'avion peut transporter jusqu' à 6,3 tonnes (13 900 lb) de charges sur neuf pylônes, dont deux sous chaque aile et cinq sous le fuselage.
Les charges externes sont souvent les missile air-air, mais peuvent être des roquettes ou des réservoirs additionnel.

Canon :

2 Giat DEFA 554 de 30 mm. (125 obus par canon)
Les canons ont des cadences de tir sélectionnables de 1200 ou 1800 coups par minute.

masse :
longueur :
Version C, -5, -9, et dernière version du D

Air-air :

Matra R-550 Magic 2 (Fox2)

Missile à guidage infrarouge permettant l'attaque "tout secteur" : il détecte finement les sources d'échauffement (pas seulement le rayonnement thermique du réacteur) et permet à l'attaquant de le tirer quel que soit la direction de l'ennemi. Le Magic 2 porte à plus de 30km. Il peut virer à 50 G et laisse ainsi peu de chance à l'adversaire de lui échapper. Il sera progressivement remplacé par le Mica IR.

Porté : 30km
masse : 89 kg
longueur : 2,75 m
version : tous

Super 530 (Fox1)

Missile d'interception à autodirecteur électromagnétique semi-actif
Il peut être tiré en forte dénivelée c'est à dire à une altitude très inférieure à celle de la cible (10km) pour permettre au Mirage d'intercepter les MiG-25, très rapide (Mach 3)
Il existe 3 versions de ce missile, le version classique, la version F pour F1 et la version D pour Doppler

	R530	Super 530 F	Super 530 D
Année de mise en service	1963	1980	1987
Longueur	3,28 m	3,54 m	3,80 m
Diamètre du corps	263 mm	263 mm	263 mm
Envergure	1,1 m	0,88 m	0,62 m
Masse au lancement	195 kg	245 kg	270 kg
Charge militaire	27 kg HE	30 kg HE	30 kg HE
Détonateur	Radar frequency	Radar frequency	Radar actif
Guidage	Radar semi-actif ou infrarouge	Radar semi-actif	Radar semi-actif
Propulsion	Carburant solide	Carburant solide	Carburant solide
Portée	5 km (radar) ou 3 km (IR)	25 km	40 km
Altitude maximale		23 000 m	24 400 m

Missiles MICA  (Fox2 ou Fox3)

Missile air-air multicible, le nec plus ultra, portée max 80km, il peut être équipé indifférement d'un autodirecteur infrarouge (IR) ou électromagnétique (EM-autodirecteur actif pulse Doppler).
Il équipera les Mirage 2000 doté du radar RDY

Leur guidage électromagnétique les rend complètement autonomes après tir (même s'ils peuvent recevoir en vol des données "mises à jour" sur la position des cibles par l'avion-lanceur "missiles updating"). Il peut aussi être tiré sans accrocher l'ennemi et à grande distance. Il file alors en navigation inertielle vers la position estimée de la cible. A mi-parcours, la LAM permet au RBE2 de repréciser la désignation et ne devient actif qu'à portée d'autodirecteur.

Avec la version IR, l'acquisition de la cible se fera dans une totale discrétion jusqu'à l'impact. Le Mica IR est surtout conçu pour remplacer le Magic2 en combat rapproché. Son autodirecteur infrarouge bibande visualise davantage l’échauffement des bords d'attaque ou de la peau du réacteur que les gaz des tuyères et le rend presque impossible à leurrer. Cet autodirecteur IR rend le missile très discret, pour ne pas que la cible ne le repère

AIM-9 Sidewinder (Fox2)

[Voir post dédié] (lien non créé)

Sky Flash.

Le Skyflash est un missile air-air britannique dérivé du AIM-7 Sparrow américain conçue par British Aerospace et entré en service en 1978

SYSTEME D'AUTO-PROTECTION

Comme tous les Mirage 2000 de l'Armée de l'Air, il est doté d'un système de contre-mesure intégré de Detexis&Matra, assurant l'auto-protection et dont les systèmes ci-dessous sont gérés par une électronique commune (coffret C3M):

Détecteur d'alerte SERVAL

Le M-2000C est équipé d'un système d'alerte radar (SAR/RWR) avec des antennes sur les extrémités des ailes et à l'arrière du haut de la dérive nommée Système d'Ecoute Radar et de Visualisation de l'Alerte conçu par la société Thomson-CSF

Brouilleur SABRE

Il est équipé du brouilleur Sabre (Système d'Autoprotection par BRouillage Electromagnétique) dans un logement au bas de la dérive, avec l'antenne dans un carénage à l'avant de la dérive fabriqué par Dassault Électronique

Système de leurrage SPIRALE.

Les contre mesures sont assurées par des diffuseurs Spirale (Système de Protection Infrarouge et RAdar par Leurrage) de Matra-BAe
chacun monté sur les rallonges à l'arrière de chaque emplanture d'aile, avec une capacité totale de 112 cartouches de paillettes, les diffuseurs de leurres thermiques sont situés sous les emplantures d'aile avec un total de 16 cartouches.

Lance-leurre Eclair

Une nacelle Éclair supplémentaire peut être montée sous le fuselage arrière, permettant d'augmenter la capacité de contre mesure au détriment du parachute ou de la crosse d'arrêt.




Les Mirage 2000-5 pour l'exportation possèdent le système de contre-mesures électroniques ICMS Mk2 reprenant les mêmes fonctions :

ICMS (Integrated Countermeasures System)
L'ICMS est le système d'autoprotection du Mirage 2000, développé par Thomson-CSF Radars & Contre-Mesures, Dassault Electronique et Matra Bae Dynamics.
Totalement installé en interne, il associe les fonctions d'alerte, de brouillage et de leurrage électro-magnétique et infra-rouge.