OTAN -- MIM-104 Patriot

Introduction

Le Patriot MIM-104 est un système de missile sol-air à moyenne portée construit par la firme Raytheon (États-Unis) et utilisé par la United States Army, plusieurs pays de l'OTAN et d'Asie.

Il a remplacé le MIM-14 Nike-Hercules dans la défense anti-aérienne de haute et moyenne altitude dans l'arsenal de l'armée des États-Unis et a complété le système Hawk, un système de défense anti-aérien tactique mobile contre les cibles évoluant à basse altitude retiré du service en 2002

Il est fabriqué par l'entrepreneur de défense américain Raytheon et tire son nom du composant radar du système d'arme.
L'AN/MPQ-53 au cœur du système est connu sous le nom de "Phased Array Tracking Radar to Intercept on Target" (Radar de poursuite à réseau phasé pour intercepter la cible), qui est un rétroacronymie de "Patriot".

Conception

Le Patriot MIM-104 a été conçu vers la fin des années 1960 comme un système de défense anti-missiles combinant une multitude de technologies parmi les plus récentes de l'époque, comprenant :

• radar à antenne réseau à commande de phase.
  
• missiles à guidage radar semi-actif.
  

Le développement complet du système a débuté en 1976 et il a été déployé en 1984, en étant d'abord utilisé comme système anti-aérien.
En 1976, la désignation officielle MIM-104 Patriot a été attribuée. La poursuite du développement et des tests en usine avec le MIM-104 a duré jusqu'en 1981. Entre 1982 et 1983, les tests de troupes ont été effectués par des unités de l' armée américaine .. Des lacunes dans le concept de formation et le logiciel ont été identifiées. Après que Raytheon eut amélioré le MIM-104, une dernière série de tests eut lieu en 1984. La même année, la première unité MIM-104 est officiellement entrée en service dans l'armée américaine. Dès lors, le Patriot a remplacé les systèmes de missiles anti-aériens MIM-14 Nike Hercules et MIM-23 HAWK dans les forces armées américaines . Dans les années qui ont suivi, Patriot a été adapté à la situation de menace actuelle et modernisé en différentes étapes d'expansion.

La mise à niveau la plus récente, appelée PAC-3, est un système de missile totalement revu et conçu dès le début pour détruire les missiles balistiques tactiques.


Le système de missile anti-aérien Patriot se compose de plusieurs composants individuels, qui sont soit montés sur une semi- remorque / camion HEMTT , soit uniquement sur des camions pour assurer une grande mobilité. Le Patriot peut également être transporté par les avions de transport Lockheed C-5 "Galaxy" et Boeing C-17 "Globemaster III" . Les différents sous-systèmes sont reliés les uns aux autres soit par des connexions par câble (fibre optique/lignes bifilaires et multifilaires) et/ou radio VHF.

Taux de succès mitigé

Avant la première guerre du Golfe, la défense contre les missiles balistiques n'était pas la première raison d'être du Patriot mais cette guerre démontra qu'il en avait largement les capacités. Le Patriot avait été affecté à la destruction des missiles balistiques irakiens Scud, que Saddam Hussein aurait été susceptible de lancer sur les bases arrière de la coalition en Arabie saoudite ou en Israël. La première utilisation en combat du Patriot s'est produite le 18 janvier 1991. Il a été rapporté qu'un Patriot a intercepté et détruit un missile Scud irakien destiné à frapper l'Arabie saoudite. Cette affirmation a cependant été ultérieurement mise en doute, l'existence même d'un tir de Scud ce jour-là sur l'Arabie saoudite étant mise en doute.

Le 25 février 1991, un Scud irakien frappait les casernes de Dhahran, en Arabie saoudite, tuant 28 soldats du centre de commandement du 14^e détachement de l'armée des États-Unis.

Une recherche gouvernementale a indiqué que l'interception manquée de Dharan avait été provoquée par une erreur de logiciel dans son système de coordination. La batterie de missiles Patriot de Dharan se trouvait alors en fonction depuis plus de 100 heures or, avec le temps, des erreurs apparaissaient dans le système et décalaient la position perçue de la cible avec sa position réelle. Sur ces 100 heures, l'erreur était proche d'une seconde, ce qui, à la vitesse très rapide du missile Scud, équivalait à un décalage de près de 600 mètres. Le système radar détecta bel et bien le Scud mais tous les missiles lancés le ratèrent inévitablement.

Au cours de son exploitation, le Patriot obtint des notes diverses pour ce qui concernait son taux de succès au cours de cette guerre. L'armée des États-Unis avait premièrement déclaré avoir atteint un taux de succès de 80 % en Arabie saoudite. Mais il n'était que de 50 % en Israël. Ces scores ont été modifiés par la suite, en prenant successivement les valeurs de 70 et 40 %.


Cependant, lorsque le président des États-Unis George H. W. Bush visita l'usine de fabrication de Patriot de Raytheon, à Andover dans le Massachusetts, pendant la guerre du Golfe, il déclara que le Patriot avait connu un taux d'interception extraordinaire de 97 % au cours de la guerre : sur 42 Scuds lancés, 41 avait été arrêtés. Mais aucune information sûre n'a été fournie sur le nombre de missiles Patriot tirés pour intercepter ces 41 Scuds.
Le 7 avril 1992, Theodore Postol, du Massachusetts Institute of Technology, et Reuven Pedatzur, de l'université de Tel Aviv, témoignèrent devant un comité : selon leurs analyses indépendantes, le système de Patriot avait eu un taux de succès inférieur à 10 %.

Un des principaux problèmes ayant pu affecter la performance des Patriot fut la désintégration des Scud lors de leur rentrée dans l'atmosphère. La version irakienne du Scud étant plus fragile à la suite des modifications faites afin d'en augmenter la portée, ces désintégrations étaient quasiment systématiques. Le nuage de débris produit présentait ainsi une grande quantité de cibles au radar des Patriot ; il est estimé qu'environ 30 % de missiles furent guidés sur les débris et non l'ogive des Scud.


Durant l'opération liberté irakienne de 2003, il fut la cause de tir ami, abattant un Panavia Tornado de la Royal Air Force le 22 mars 2003 et un F/A-18C de l'United States Navy étant détruit le 2 avril 2003 par deux missiles.

Par contre, un radar de contrôle de tir Patriot fut à son tour détruit le 25 mars 2003 par un F-16 Wild Weasel de l’US Air Force qu’il avait « accroché » en automatique et qui, le confondant avec une batterie de S-75 Dvina, répliqua en tirant un missile antiradar AGM-88 HARM

Durant la guerre du Yémen en 2015, les batteries de Patriot saoudiens ont intercepté le 6 juin et le 26 août des Scuds tirés par des unités rebelles yéménites vers le sud de l'Arabie Saoudite et, dans la nuit du 20 au 21 septembre, une batterie des Émirats Arabes Unis a détruit un OTR-21 Tochka visant la base de Safer dans le gouvernorat de Ma'rib.
Le 14 novembre 2015, l'armée émiratie déclare avoir abattu deux missiles balistiques dont un visant la base de Safer.
Ils sont utilisés depuis à de très nombreuses reprises contre les missiles et drones employés contre l'Arabie Saoudite.

Engagement

Le Patriot participa aux conflit suivant :

• Guerre du Golfe
  
• Guerre d'Irak
  
• Guerre civile syrienne
  
• Guerre du Yémen
  
• Invasion Russe de l'Ukraine
  

Il participe aussi à la protection passive des États-Unis et du Japon

Utilisateurs

• États-Unis
  
• Allemagne
  
• Arabie saoudite
  
• Émirats arabes unis
  
• Espagne
  
• Grèce
  
• Israël
  
• Japon
  
• Jordanie
  
• Maroc - commandés en 2021
  
• Pays-Bas
  
• Pologne
  
• Qatar
  
• Roumanie
  
• Suède - 4 batteries entrées en service le 18 novembre 2021 sous le nom de «Luftvärnssystem 103 » [ou LvS103].
  
• Suisse - 5 systèmes commandés en 2022, acquisition de 2024 à 2028, missiles : Raytheon GEM-T et Lockheed Martin PAC-3 MSE (commandés en 2023)
  
• Taïwan
  
• Ukraine
  

MIM-104A

Il s'agit de la version de base introduite en 1984 avec le moteur fusée solide TX486 de la société Thiokol.
Il s'agissait du premier missile "Standard", encore appelé "Standard" aujourd'hui. Au début du Patriot, le système était utilisé exclusivement comme arme anti-aérienne, sans capacité contre les missiles balistiques.

Le moteur-fusée a un temps de combustion d'environ 11,5 secondes et développe une poussée au décollage de 107,9  kN.
Le missile est équipé d'une fusée de proximité radar analogique et l'ogive M248 produit des fragments pesant environ 2 grammes lors de la détonation.
La distance maximale de déploiement est d'environ 70 km et l'altitude maximale de déploiement est d'environ 24 240 m. Les cibles peuvent être engagées jusqu'à une vitesse de vol maximale de 1 100 m/s.

MIM-104B (PAC-1)

Le Patriot Advanced Capability (PAC-1) consiste uniquement en une succession de mises à jour de logiciel.
Cette variante, également connue sous le nom de SOJC (Standoff Jammer Counter), a été introduite à la fin des années 1980 et est conçue pour lutter contre les systèmes de brouillage volants. A cet effet, le missile guidé suit une trajectoire optimisée et utilise son autodirecteur radar passif pour s'approcher de la source du brouillage ( Home on Jam ).

Les aspects les plus importants de cette mise à niveau changeaient la façon dont le radar cherchait et la façon dont le système défendait ses actifs.
Au lieu de chercher bas à l'horizon, la hauteur de recherche du radar a été relevé presque à la verticale (89 degrés) par rapport à l'angle de recherche du MIM-104A de 25 degrés.

Bien que cela ait augmenté la capacité de détection du radar contre l'ensemble de menaces de missiles balistiques, cela a diminué l'efficacité du système contre les cibles atmosphériques traditionnelles, car cela a réduit la portée de détection du radar ainsi que le nombre de «flashs» à l'horizontal. Pour cette raison, il était nécessaire de conserver les fonctions de recherche des menaces atmosphériques traditionnelles dans un programme de recherche distinct, qui pouvait être facilement basculé par l'opérateur en fonction de la menace attendue.

MIM-104C (PAC-2)

À la fin des années 1980, des tests ont commencé à indiquer que, bien que Patriot soit certainement capable d'intercepter des missiles balistiques entrants, il était douteux que le missile MIM-104A/B soit capable de les détruire de manière fiable. Cela a nécessité l'introduction du missile PAC-2 et la mise à niveau du système.

Pour le système, la mise à niveau PAC-2 était similaire à la mise à niveau PAC-1. Les algorithmes de recherche radar ont été encore optimisés et le protocole de faisceau pendant la "recherche TBM" a été encore modifié.

Le PAC-2 a vu la première mise à niveau majeure du missile de Patriot. Ce missile a été optimisé pour les engagements de missiles balistiques.
Les principaux changements apportés au missile PAC-2 ont été la taille des projectiles dans son ogive à fragmentation, passée d'environ 2 grammes à environ 45 grammes, et la synchronisation de la fusée radar à impulsions Doppler, qui a été optimisée pour les engagements à grande vitesse. Bien qu'il ait conservé son ancien algorithme pour les engagements d'avions si nécessaire.

Les procédures d'engagement ont été optimisées, modifiant la méthode de tir du système utilisé pour engager les missiles balistiques. Au lieu de lancer deux missiles dans une salve quasi simultanée, un bref délai de 3 à 4 secondes a été ajouté, afin de permettre au deuxième missile lancé de discriminer une ogive de missile balistique à de l'explosion du premier.

En avril 2013, Raytheon a reçu l'approbation de l'armée américaine pour une deuxième recertification, prolongeant la durée de vie opérationnelle de l'inventaire mondial des missiles Patriot de 30 à 45 ans.

MIM-104D (PAC-2/GEM)

Beaucoup de mise niveau des systèmes PAC-2 eurent lieu tout au long des années 1990 et au 21e siècle, principalement centrées sur les logiciels.
De même les missiles PAC-2 ont été considérablement modifiés - quatre variantes distinctes sont devenues connues collectivement sous le nom de missiles à guidage amélioré (GEM).

La principale mise à niveau du missile GEM d'origine était une nouvelle ogive à proximité plus rapide. Des tests avaient indiqué que la fusée des missiles PAC-2 d'origine faisait exploser leurs ogives trop tard lors de l'engagement de missiles balistiques avec une pénétration extrêmement raide, et en tant que tel, il était nécessaire de raccourcir ce délai de fusée.
Le missile GEM a reçu une nouvelle tête chercheuse "à faible bruit " conçue pour réduire les interférences devant le chercheur radar du missile, et un chercheur plus performant conçu pour mieux détecter les cibles à faible section transversale radar.

MIM-104E (PAC-2/GEM+)

Juste avant l'opération Iraqi Freedom, il a été décidé de moderniser davantage les missiles GEM et PAC-2.
Ce programme de mise à niveau a produit des missiles connus sous le nom de GEM-T et de GEM-C, l'indicatif « T » faisant référence aux missiles balistiques tactiques et l'indicatif « C » faisant référence aux missiles de croisière.

Ces missiles ont tous deux reçu une toute nouvelle section de nez, qui a été spécialement conçue pour être plus efficace contre des cibles RCS à basse altitude et à basse altitude comme les missiles de croisière.
Le GEM-T a reçu une nouvelle fusée qui a été encore optimisée contre les missiles balistiques et un nouvel oscillateur à faible bruit qui augmente la sensibilité du chercheur aux cibles à faible section transversale radar. Le GEM-C est la version améliorée du GEM.
Le GEM+ est entré en service en novembre 2002.

MIM-104F (PAC-3)

La mise à niveau PAC-3 est une mise à niveau importante de presque tous les aspects du système. Il s'est déroulé en trois étapes déployées en 1995, 1996 et 2000, et les unités ont été désignées Configuration 1, 2 ou 3.

Grâce à cette mise à niveau, les opérateurs PAC-3 peuvent désormais voir, transmettre et recevoir des pistes sur le réseau Link 16 Command and Control (C2) à l'aide d'un terminal de classe 2M ou d' une radio MIDS LVT . Cette capacité augmente considérablement la connaissance de la situation des équipages Patriot et des autres participants sur le réseau Link 16 qui sont en mesure de recevoir l'image aérienne locale Patriot.

Le logiciel peut désormais effectuer une recherche TBM sur mesure, optimisant les ressources radar pour la recherche dans un secteur particulier connu pour avoir une activité de missiles balistiques, et peut prendre en charge une "altitude d'interdiction" pour s'assurer que les missiles balistiques à ogives chimiques ou sous-munitions à libération précoce (ERS) sont détruits à une certaine altitude.
Pour les unités de configuration 3, le radar Patriot a été entièrement repensé, ajoutant un autre tube à ondes progressives (TWT) qui a augmenté les capacités de recherche, de détection, de suivi et de discrimination du radar. Le nouveau radar est désigné AN/MPQ-65.


La mise à niveau PAC-3 comportait une nouvelle conception de missile, nominalement connue sous le nom de MIM-104F
Déployé pour la première fois en 1997, le missile PAC-3 a évolué à partir du missile ERINT de l' Initiative de défense stratégique , et il est donc presque entièrement dédié à la mission de missile anti-balistique. En raison de la miniaturisation, une seule cartouche peut contenir quatre missiles PAC-3, par opposition à un missile PAC-2 par cartouche. Le missile PAC-3 est plus maniable que les variantes précédentes, grâce à 180 minuscules moteurs-fusées à propergol solide à impulsions montés dans l'avant-corps du missile, appelés moteurs de contrôle d'attitude, ou ACM, qui servent à aligner avec précision la trajectoire du missile avec sa cible pour atteindre capacité de frapper pour tuer.

La mise à niveau PAC-3 a effectivement quintuplé "l'empreinte" qu'une unité Patriot peut défendre contre les missiles balistiques de tous types, et a considérablement augmenté la létalité et l'efficacité du système contre les missiles balistiques. Il a augmenté la portée des missiles balistiques que Patriot peut engager, qui comprend désormais plusieurs portées intermédiaires. Cependant, malgré l'augmentation de ses capacités de défense antimissile balistique, le missile PAC-3 a une portée plus courte et une ogive explosive plus petite que les anciens missiles Patriot, ce qui en fait un intercepteur moins performant d'avions atmosphériques et de missiles air-sol.


Étant donné que les unités terrestres PAC-3 peuvent contrôler à la fois les lanceurs M901 PAC-2 et les lanceurs M902/M903 PAC-2/PAC-3, les batteries Patriot utilisent un mélange de missiles actifs hit-to-kill PAC-3 et de PAC-2 GEM-T blast missiles semi-actifs à ogive à fragmentation pour contrer à la fois les missiles balistiques et les menaces aériennes. Alors que le PAC-2 est capable d'intercepter des cibles jusqu'à une altitude de 20 km (66 000 pieds), le PAC-3 peut détruire des missiles entrants à une altitude de 40 km (130 000 pieds).


Lockheed Martin a proposé une variante à lancement aérien du missile PAC-3 pour une utilisation sur le F-15C Eagle , le F-22 Raptor et le P-8A Poseidon.

PAC-3 MSE

Lockheed Martin Missiles and Fire Control est le maître d'œuvre de la mise à niveau de l'amélioration du segment de missile PAC-3 (MSE) du système de défense aérienne Patriot, qui rendra le missile plus agile et étendra sa portée jusqu'à 50 %.

La mise à niveau du segment de missiles PAC-3 comprend le missile PAC-3 MSE, un intercepteur hit-to-kill très agile, la station de lancement M903, un ordinateur de solution de tir et un système électronique de lancement amélioré (ELES). L'intercepteur PAC-3 Missile Segment Enhancement (MSE) augmente l'altitude et la portée grâce à un moteur à double impulsion plus puissant pour une poussée supplémentaire, des ailettes plus grandes qui se rabattent à l'intérieur des lanceurs et d'autres modifications structurelles pour plus d'agilité.
L'armée américaine a accepté les premiers intercepteurs PAC-3 MSE en octobre 2015, et la capacité opérationnelle initiale (IOC) a été déclarée en août 2016.

Composition opérationnelle

Une unité de tir Patriot se compose :

• d'un ensemble radar multifonction (RS),
  
• d'un centre de contrôle de tir (ECS),
  
• de trois à huit dispositifs de lancement (LS)
  
• du système de mât d'antenne associé (AMG)
  
• d'une Centrale Electrique EPP-III (EPP)
  

Un bataillon Patriot comprend jusqu'à six unités de tir.
Au niveau du bataillon se trouvent en plus

• le poste de commandement de combat (ICC),
  
• le poste de commandement tactique (TCS)
  
• deux Unité d'alimentation électrique (EPU)
  

composants individuels

Le système de missile anti-aérien Patriot se compose de plusieurs composants individuels, qui sont soit montés sur une semi- remorque / camion HEMTT , soit uniquement sur des camions pour assurer une grande mobilité.

Radar multifonction (Radar Set (RS))

La première version du MIM-104 utilise le radar multifonction AN /MPQ-53. Ceci est utilisé pour détecter, identifier et combattre des cibles aériennes.
Il utilise une antenne réseau phasée avec 5161 déphaseurs et fonctionne sur le principe des antennes réseau phasées passives orientées en fréquence (PESA).

Pendant le transport, l'antenne radar est abaissée et pour le fonctionnement, l'antenne est réglée à un angle de 67,5°.
Le radar fonctionne dans une gamme de fréquences de 4 à 8 GHz avec une durée d'impulsion comprise entre 0,4 et 50 μs. La puissance de transmission moyenne est d'environ 10 kilowatts à une longueur d'onde de 5,5 à 6,7 cm.


Il peut suivre 90 à 125 cibles aéroportées tout en dirigeant simultanément jusqu'à neuf missiles guidés contre six cibles dans la phase d'interception finale en utilisant la méthode TVM.
Les missiles guidés peuvent être dirigés contre des cibles avec une vitesse de vol allant jusqu'à 3 000 m/s. La portée du radar installé est de 180 km maximum et de 3 km minimum.
En mode recherche, l'angle d'ouverture est dans le plan vertical 1 à 73° et en azimut 90°. En mode guidage missile, l'angle d'ouverture vertical est de 1 à 83° et en azimut de 120°.
Bien que le radar puisse pivoter de 270° en azimut, au moins trois unités de tir sont nécessaires pour une couverture soutenue à 360°.

Le radar assure également la détection ami ou ennemi (IFF) en interrogeant électroniquement les cibles de vol (désignation du système : AN/TPX-46(V7) ; dans la gamme de fréquences 1030 et 1090 MHz) et en établissant une liaison de données avec les missiles guidés tirés (fréquence gamme : 4 à 8 GHz). Ces fonctions sont assurées par des unités d'antenne séparées sur la partie inférieure du support d'antenne. Il existe également des modules de suppression des lobes latéraux pour contrecarrer les contre-mesures électroniques.



Avec la mise à niveau PAC-3 au début des années 2000, le radar multifonction AN/MPQ-65 amélioré entre en service.
Par rapport au modèle précédent, le radar a été largement modernisé (matériel et logiciel). En utilisant un deuxième tube à ondes progressives et un nouvel excitateur, le volume d'espace recherché, l'identification de la cible, la détection des menaces et la vitesse maximale de la cible pourraient être considérablement améliorés.
L'angle d'ouverture vertical a également été augmenté à 89°. Le radar multifonctions AN/MPQ-65 fonctionne dans la bande C/G/H.

Poste de contrôle de tir (Engagement Control Station (ECS))

L'AN/MSQ-104 est le centre de contrôle de tir du système Patriot et l'un des rares composants habités. Un ordinateur 24 bits a été installé dans la version originale MSQ-4, qui a ensuite été remplacée plusieurs fois par un modèle plus puissant.
Dans l'ECS, trois opérateurs mènent le contrôle de tir, tandis qu'ils peuvent recevoir des instructions de la cabine centrale de conduite de tir ICC.


L'ECS peut être utilisé n'importe où grâce à la climatisation complète et dispose d'une protection NBC complète.
L'officier de contrôle tactique (TCO) (Tactical Control Officer), l'assistant de contrôle tactique (TCA) (Tactical Control Assistant) et un autre soldat travaillent au centre de contrôle de tir (ECS).

Avec la Mise à jour au début des années 2000 (PAC-3 - Configuration-3), la version améliorée AN/MSQ-132 est utilisée.

Station de lancement (Launching Station (LS))

Les lanceurs M901 peuvent accueillir jusqu'à quatre missiles guidés des variantes PAC-1/-2. Avec la mise à niveau PAC-3 au début des années 2000, les lanceurs M902 et M903 améliorés entrent en service. Ces lanceurs peuvent emporter 16 missiles PAC-3 ou 12 PAC-3 MSE. Un mélange de différents missiles guidés (GEM et PAC-3) est également possible. Les missiles guidés sont situés dans des conteneurs de transport et de lancement et sont lancés à partir de ceux-ci.


Pour se préparer au tir, la plate-forme de lancement avec les conteneurs de transport et de lancement, dans laquelle se trouvent les missiles guidés, est installée à un angle d'élévation de 38°. Ils peuvent être tournés de 110° vers la droite ou vers la gauche par rapport à la position initiale

Système de mât d'antenne (Antenna Mast Group (AMG))

Le Système de mât d'antenne connecte plusieurs unité de tir Patriot via jusqu'à quatre liaisons radio directionnelles sur de longues distances avec une redondance élevée et une immunité aux interférences. La hauteur d'extension maximale du mât d'antenne est de 34 mètres, la portée maximale du système est de 50 kilomètres.


Le groupe de mâts d'antenne OE-349 (AMG) est monté sur un camion cargo M927 de 5 tonnes. Il comprend quatre antennes de 4 kW en deux paires sur des mâts télécommandés. L'emplacement de l'AMG ne peut pas avoir un roulis de plus de 0,5 degré et d'un roulis transversal de 10 degrés.

Centrale électrique (Electric Power Plant (EPP-III))

La centrale diesel-électrique EPP-III (EPP) est la source d'alimentation de l'ECS et du radar.
L'EPP se compose de deux moteurs diesel de 150 kilowatts avec des générateurs triphasés de 400 hertz qui sont interconnectés via l'unité de distribution d'énergie.


Les générateurs sont montés sur une remorque ou une HEMTT M977 modifiée. Chaque EPP dispose de deux réservoirs de carburant de 100 gallons US (380 L) et d'un ensemble de distribution de carburant avec équipement de mise à la terre. Chaque moteur diesel peut fonctionner pendant plus de huit heures avec un réservoir de carburant plein.
L'EPP fournit son alimentation au radar et à l'ECS via des câbles stockés dans des bobines à côté des générateurs. Il alimente l'AMG via un câble acheminé via l'ECS.

Poste de commandement de combat (Information Coordination Central (ICC))

L'ICC est le poste de commandement central de niveau supérieur dans lequel les décisions tactiques sont prises au niveau de la gestion du combat (niveau bataillon) puis transmises à jusqu'à six centres de conduite de tir (niveau unité de tir).

Il dispose également de vastes installations de communication (y compris Link 11B, Link 16, JTIDS, MIDS-LVT et ATDL-1) qui permettent au personnel de combat de communiquer avec de nombreuses plates-formes modernes d'armes, de reconnaissance et de commandement et de contrôle.
Cela permet aux données cibles d'être échangées rapidement et en toute sécurité.

Le directeur tactique (TD) et l'adjoint au directeur tactique (TDA) travaillent au sein de l'ICC.

Poste de commandement tactique (TCS)

Une autre cabine est disponible comme poste de commandement pour le commandant d'unité.
Des cabines de contrôle supplémentaires sont disponibles pour le personnel de maintenance et de réparation, les communications et le personnel d'exploration.

Unité d'alimentation électrique (Electric Power Unit (EPU))

Ce petit composant sécurise l'alimentation électrique du Combat Command Cabin (ICC).
Deux générateurs, chacun d'une puissance de 30 kW, en sont responsables.