BMP - véhicule de combat d'infanterie Russe

Introduction

Le BMP (en russe : БМП, abréviation de Боевая Машина Пехоты (Boïevaïa Machina Pekhoty) soit "véhicule de combat d'infanterie" en français) est le nom d'une série de véhicules militaires soviétiques et russes de transport de troupes au sol.
Il en existe 3 :

1. BMP-1, apparu en 1967 ;
   
2. BMP-2, apparu en 1982 ;
   
3. BMP-3, apparu en 1990.
   

Conception

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’URSS s’intéresse peu aux transports de troupes blindés : à l’inverse des Allemands avec les SdKfz 251, des Britanniques avec l’Universal Carrier ou des Américains avec le M3, les Russes ne développent aucun véhicule de ce type, se concentrant sur les chars et les canons d’assauts. Ce manque a pour conséquence que l’infanterie d’accompagnement russe n’a d’autre choix que d’être transportée directement sur les chars, au prix souvent de lourdes pertes.

Après la seconde guerre mondiale, les Soviétiques doivent mécaniser plus de 120 divisions.
À la fin des années 1950, le GBTU, service de l’administration chargé des forces blindées, publie les caractéristiques attendues du prochain véhicule destiné aux troupes mécanisées. Le document se concentre principalement sur l’armement, en imposant la nouvelle tourelle conçue par le bureau de développement Priborostroyeniye de Toula, équipée d’un nouveau type de canon, le 2A28 Grom, et d’une rampe permettant de tirer des missiles antichar. Le véhicule doit également permettre à l’infanterie de combattre embarquée et son blindage avant être en mesure de résister aux obus de 20 mm en service dans les armées de l’OTAN.

Cinq prototypes sont livrés en 1961, provenant de quatre bureaux d’études différents et sont testés au cours de l’année.
L’Objet 1200 de l’usine BAZ de Briansk, refusé du fait de ses performances limitées hors-route.
L’Objet 19 d’une petite équipe de Roubtsovsk, refusé car trop compliqué et assez peu performant.
L’Objet 911 du bureau d'étude de Stalingrad, refusé pour les mêmes raisons que l’Objet 19
L’Objet 914 du bureau d'étude de Stalingrad, acceptable
L’Objet 765 du bureau d'étude de Tcheliabinsk, acceptable

Les deux véhicules acceptables sont semblables sur leurs formes, mais l’Objet 765 à la particularité d’avoir le moteur à l’avant, ce qui lui permet d’avoir un compartiment plus vaste et accessible pour les fantassins. L’Objet 765 est finalement retenu, mais le programme stagne alors pendant plusieurs années en raison de l’opposition d’une partie de l’armée et de Khrouchtchev lui-même, qui reprochent au BMP ses coûts d’achat et de maintenance plus important par rapport au BTR-608. Après l’éviction de Khrouchtchev en 1964 et la conclusion d’un accord avec l’armée limitant le déploiement du BMP aux unités d’Europe centrale le projet peut reprendre en 1966.
Une petite quantité de véhicules est construite pour effectuer les tests opérationnels, qui durent jusqu’en 1967. En parallèle, une nouvelle usine est construite à Kourgan (KMZ) qui produira des BMP.

Le BMP est enfin reconnu bon pour le service en 1969, en faisant le premier véhicule de combat d’infanterie du monde.

Engagement

Du fait de ses caractéristiques améliorées, le BMP-2 prit naturellement part à la Guerre d'Afghanistan, toujours dans son rôle de véhicule de combat d'infanterie.
Il s'avéra rapidement que le BMP-1 qui était également engagé, conçu pour des affrontements classiques sur un théâtre d'opération européen, était peu adapté aux combats du type guerilla.
Les atouts du BMP-2 furent très utiles sur le théâtre d'opération afghan : son canon de 30 mm très mobile, à la cadence de tir rapide, lui permettait de lutter efficacement dans ce genre de terrain, contrairement au canon de 73 mm du BMP-1 trop gros, à la cadence de tir trop faible et doté d'une faible élévation qui ne lui permettait pas de neutraliser les guerilleros afghans postés sur les hauteurs.

Le BMP-2 prit part à la majorité des conflits d'Europe, d'Afrique et d'Asie depuis sa mise en service en 1977.
Très répandu, il est apprécié pour sa mobilité et sa résistance aux conditions climatiques difficiles que ce soit en Sibérie, au Moyen-Orient ou en Afrique occidentale.

Utilisateurs

Malgré une famille évolutive, les différents BMP n'ont pas eu les même utilisateurs, en voici une listes exhaustive :

Armées utilisatrices du BMP-1

• Abkhazie
  
• Afghanistan
  
• Albanie
  
• Algérie
  
• Angola
  
• Arménie
  
• Azerbaïdjan
  
• Biélorussie
  
• Brunei
  
• Bulgarie
  
• Cambodge
  
• République populaire de Chine
  
• Côte d'Ivoire
  
• Cuba
  
• Tchéquie
  
• République démocratique du Congo
  
• Égypte
  
• Guinée équatoriale
  
• Érythrée
  
• Éthiopie
  
• Finlande
  
• Géorgie
  
• Grèce
  
• Haut-Karabagh
  
• Hongrie
  
• Inde
  
• Iran
  
• Irak
  
• Israël
  
• Kazakhstan
  
• Kirghizistan
  
• Libye
  
• Mongolie
  
• Maroc
  
• Moldavie
  
• Mozambique
  
• Birmanie
  
• Ossétie du Sud-Alanie
  
• Pologne
  
• Roumanie
  
• Rwanda
  
• Russie
  
• Slovaquie
  
• Sri Lanka
  
• Soudan
  
• Suède
  
• Syrie
  
• Tadjikistan
  
• Turkménistan
  
• Ukraine
  
• Uruguay
  
• Ouzbékistan
  
• Viêt Nam
  
• Yémen
  

Armées utilisatrices du BMP-2

• Abkhazie
  
• Afghanistan
  
• Algérie
  
• Angola
  
• Arménie
  
• Azerbaïdjan
  
• Biélorussie
  
• Côte d'Ivoire
  
• Tchéquie
  
• Finlande
  
• Haut-Karabagh
  
• Inde
  
• Indonésie
  
• Iran
  
• Irak
  
• Jordanie
  
• Kazakhstan
  
• Kirghizistan
  
• Koweït
  
• Libye
  
• Macédoine
  
• Russie
  
• Slovaquie
  
• Sri Lanka
  
• Soudan
  
• Syrie
  
• Tadjikistan
  
• Togo
  
• Turkménistan
  
• Ouganda
  
• Ukraine
  
• Ouzbékistan
  
• Viêt Nam
  
• Yémen
  

Armées utilisatrices du BMP-3

• Chypre
  
• Koweït
  
• Corée du Sud
  
• Sri Lanka
  
• Syrie
  
• Émirats arabes unis
  
• Azerbaïdjan
  
• Algérie
  
• Russie
  
• Maroc
  
• Indonésie
  
• Ukraine
  
• Turkménistan
  
• Venezuela
  

Généralité

Vu pour la première fois lors d'une parade à Moscou en 1967. Le BMP-1 représente à l'époque un bond technologique important dans les véhicules de combat d'infanterie car il combine une grande mobilité, la protection de l'équipage embarqué, un moyen antichar et un système de protection NBC (arme nucléaire, biologique ou chimique). Dans son domaine, son succès ressemble à celui de l'AK-47 des soldats qu'il transporte souvent.

Le véhicule est équipé de deux chenilles avec chacune six roues de route et trois galets de support. Il a une silhouette très basse, les flancs du véhicule comportent chacun quatre meurtrières avec leurs épiscopes. L'agencement intérieur du BMP-1 est inhabituel, le pilote et le chef de bord sont assis l'un derrière l'autre à l'avant gauche. Le moteur se trouve à l'avant droite, la tourelle occupe le centre de la superstructure tandis que les 8 fantassins prennent place à l'arrière sur des bancs latéraux. L'accès se fait par deux portes arrière qui servent en même temps de réservoirs pour le carburant. Derrière la tourelle au-dessus du compartiment de combat se trouvent quatre trappes d'où peuvent également sortir les fantassins.

Le BMP-1 est doté d'une gamme complète d'appareils de vision nocturne de la première génération et d'une protection NBC.
Il est totalement amphibie sans préparation spéciale. Sa propulsion sur l'eau est assurée par les chenilles.

Variantes

• BMP Model 1966 : Modèle original, sans protection NBC ;
  
• BMP-1 (BMP modèle 1976) : Production standard du BMP-1 ;
  
• BMP-1K : Véhicule de commandement, avec équipements radio et antennes supplémentaires, le compartiment arrière a été aménagé pour contenir des tables et des cartes. Il est utilisé au niveau bataillon ;
  
• BRM & BRM1 (BMP-R) : Version de reconnaissance équipée d'une tourelle biplace avec le canon de 73 mm sans missile antichar. Le véhicule dispose de 2 écoutilles à la place des quatre sur le modèle de base ;
  
• BMP KSh : Ce véhicule est équipé d'une grande antenne télescopique et plus d'équipements radio que le modèle BMP-1K. Il n'a plus de tourelle ;
  
• PRP-3 (BMP-SON) : Véhicule de reconnaissance d'artillerie. L'avant du véhicule est identique au BMP-1 mais le véhicule dispose d'une nouvelle tourelle équipée de deux écoutilles qui s'ouvrent vers l'avant. Devant chaque écoutille on trouve une épiscope large pour l'observation. L'armement consiste en une mitrailleuse de 7,62 mm. À l'arrière de la tourelle se trouve un radar de surveillance, qui se trouve en position couché lorsqu'il n'est pas utilisé. Sur le côté gauche se trouve une grosse optique. Ce véhicule accueille cinq hommes d'équipage et dispose de matériels de communications supplémentaires ;
  
• PRP-4 : Ce véhicule est le successeur du modèle PRP-3 avec une optique supplémentaire à droite ;
  
• IRM : Véhicule de génie de reconnaissance. Ce véhicule est basé sur le châssis du BMP-1 ;
  
• BMP-PPO : Version école du BMP-1, équipé de deux coupoles pour le guidage lors de l'instruction.
  

Donnée Technique

Généralité

Le BMP-2 est une évolution du BMP-1. Depuis longtemps, les Soviétiques voulaient changer leurs BMP-1 dont le canon s'est révélé inefficace à cause de son manque de précision et de sa portée extrêmement limitée et le système de chargement automatique se déréglait souvent.
Un autre inconvénient était la hausse du canon limitée à -3° à +33°, défaut connu de tous les véhicules russes.

Le châssis du BMP-2 est visuellement similaire à son prédécesseur, le BMP-1, mais l'acier utilisé dans la construction du BMP-2 est plus résistant.
L'avant de l'engin est capable d'encaisser des obus perforants-incendiaires de 23 × 115 mm tirés à une distance de 500 m tandis que l'arrière et les flancs de la caisse sont à l'épreuve de balles perforantes de 7,62 × 51 OTAN.
Les flancs du BMP-2D sont recouverts de plaques de surblindage en acier haute dureté d'une épaisseur de 6 mm ainsi que de nouvelles jupes latérales descendant plus bas et présentant la même épaisseur.

Le BMP-2 est armé d'un canon mitrailleur Gryazev-Shipunov 2A42 d'un calibre de 30 mm, d'une mitrailleuse coaxiale PKT de 7,62 × 54 mm R montée à gauche du canon et d'un lance-missiles 9P56M, monté sur le toit de la tourelle,pouvant tirer quatre missiles antichar 9M113 Konkurs.

Variantes

• BMP-2 obr. 1980 – Modèle de production initial.
  
• BMP-2 obr. 1984 – Version améliorée avec une armure "kovriki" sur le devant de la tourelle.
  
• BMP-2 obr. 1986 – Modèle de production tardive avec un nouveau viseur BPK-2-42 à la place du BPK-1-42.
  
• BMP-2D (D pour dorabotanaya – modifié) – Équipé d'une armure supplémentaire sur les côtés de la coque, sous les postes de conducteur et de commandant, et d'une armure de 6 mm d'épaisseur sur la tourelle. En raison du poids supplémentaire, le véhicule n'est plus amphibie. Il est également prévu de monter un système de déminage sous le nez du véhicule.
  
• BMP-2K (K pour komandirskaya – commandement) – Variante de commandement équipée de deux antennes fouet montées à l'arrière de la coque, une derrière la tourelle et une sur le côté droit de l'arrière du véhicule, une antenne IFF (pin stick) sur le côté gauche de l'arrière du véhicule et un support pour un mât télescopique à l'avant de l'antenne IFF. L'équipement radio comprend l'éther des postes radio R-123M et R-130M, ou les plus modernes R-173, R-126 et R-10.
  
[*]BMP-2M – Il s'agit de la désignation générale des versions mises à niveau (modernizirovannyj).

• BMP-2M "Berezhok" – Version modernisée de KBP. Cette version dispose d'une tourelle B05Ya01 Berezhok équipée d'un canon automatique 2A42 30 mm, d'une mitrailleuse coaxiale PKMT 7,62 mm, d'un lance-grenades AGS-30, de 2 + 2 lanceurs pour ATGM 9M133M "Kornet-M" et de nouveaux viseurs jour / nuit comme sur le BMD-4 .
  
• BMO-1 (boyevaya mashina ognemyotchikov) – Véhicule de transport pour une escouade de lance-flammes armé de 30 lance-roquettes au napalm RPO-A "Shmel" 93 mm. Il est équipé de racks de stockage et d'une tourelle factice. L'équipage se compose de sept soldats. Il est entré en service en 2001.
  

Donnée Technique

Généralité

Le BMP-3 possède, dans l'ensemble, le même niveau de protection balistique que son prédécesseur, le BMP-2, mais il surpasse ce dernier dans le domaine de la protection de l'arc frontal grâce à son architecture, l'avant du châssis étant protégé par la combinaison d'un coupe vagues et d'un réservoir de carburant auto-obturant. De plus, ses flancs et l'arrière sont également mieux protégés contre les éclats d'obus d'artillerie.
Afin d'augmenter son niveau de protection face aux roquettes antichars de type RPG et aux balles perforantes sous-calibrées de 12,7 mm, les flancs du BMP-3 peuvent être recouverts d'un surblindage à base de fines plaques d'acier haute dureté précédé par un blindage cage.

L'armement du BMP-3 est varié dans le but d'affronter tout type de menace, qu'elle soit terrestre ou aérienne.
Il est équiper d'un canon de 30mm, Le Gryazev-Shipunov 2A72 en plus d'un canon de 100mm, le 2A70.
Son canon de 100mm peut porter tout un tas de munitions mais aussi des missiles guidée Antichar (MGATC).
Pour se défendre contre l'infanterie, le BMP-3 est équipé d'une mitrailleuse coaxiale PKT de 7,62 × 54 mm R montée à gauche du canon de 100 mm. À l'avant gauche et à l'avant droite du châssis se trouvent deux mitrailleuses similaires opérées depuis leurs sabords par l'équipage pouvant prendre place aux côtés du conducteur.

Le BMP-3 peut générer un écran de fumée via ses six lance-pots fumigènes de 81 mm ou, plus simplement, en injectant du gas-oil dans son pot d'échappement.

Variantes

• Objekt 688 : prototype armé d'un canon de 30 mm et de deux lanceurs ATGM montés a l’extérieur de la tourelle ;
  
• BMP-3 M1995 : version AT-14 Kornet ATGM ;
  
• BRM-3 : version de reconnaissance dotée d'un radar thermique 1PN71, d'un système d’amplification d’image 1PN65 et d'un radar de surveillance Tall Mike I-band ;
  
• BMP-3F : véhicule de combat d'infanterie de marine conçu sur la base du BMP-3 et destiné aux opérations de combat menées par les unités maritimes. Il diffère du BMP-3 standard par une marge de flottabilité et une stabilité accrues de la machine. Il a une grande manœuvrabilité à flot. Lorsque le moteur tourne, il peut rester dans l’eau pendant 7 heures au maximum et se déplacer à une vitesse maximale de 10 km/h.
  
• BMP-3K : véhicule de combat d’infanterie du commandant, développé sur la base du BMP-3, Il est équipée d'un équipement de navigation, de deux stations radio, d'un récepteur, d'un générateur autonome et d'un transpondeur radar, ainsi que d'une station radio R-173 ayant une portée de communication jusqu’à 40 km ;
  
• BMP-3M : version améliorée du BMP-3. L'installation d'un nouveau moteur turbo UTD-32T d'une capacité de 660 litres dépasse la version de base en termes de mobilité et de puissance de feu. Il possède un système de contrôle de tir avancé qui permet de reconnaître des cibles et d'effectuer des tirs ciblés à grande distance et à grande vitesse ;
  
• BREM-L : véhicule blindé de récupération ;
  
• BMP-3 Kornet-E : version anti-tank avec système de missiles ;
  
• BMP-3 Krizantema : version anti-tank avec deux missiles Krizantema ;
  
• BMP-3K Rys : version de reconnaissance avec un canon de 30 mm et un radar 1R-133-1 au sommet.
  

Donnée Technique