RPG, le lance roquette russe

L'abréviation RPG est communément utilisé pour nommé tout les lance-roquettes même si en France on préfère le terme de "LRAC" pour lance-roquettes antichar.
Le sigle RPG peut signifier en russe Ruchnoy Protivotankovy Granatomet (ручной противотанковый гранатомёт = lance-grenades antichar portatif) ou en anglais rocket propelled grenade (Grenade propulsée par fusée)

Introduction

La majorité des lance-roquettes sont destinés à un usage antichar, avec une munition dotée d'une charge creuse. On trouve néanmoins d'autres munitions, incendiaires, à fragmentation ou thermobariques pour l'attaque de fortifications notamment. Il n'est pas rare que ces armes soient jetables, car elles sont essentiellement constituées par la munition. Les lance-roquettes demeurent des armes simples et peu onéreuses, qui cèdent le pas aux missiles guidés pour le tir à plus longue portée. Au cours des conflits récents comme en Irak, des opérations de guérilla urbaine mettent en œuvre des RPG-7 contre des hélicoptères en vol lent ou stationnaire à basse altitude. Bien que l'arme ne soit pas conçue pour un tel usage, elle s'est révélée assez redoutable dans ce contexte.


La mise à feu de la roquette donne lieu à une détonation particulièrement bruyante, qui soulève un nuage de poussière et qui rend le tireur très repérable. La capacité limitée à un coup, n'est par conséquent pas un handicap, le tireur devant changer de position immédiatement
Les organes de visée sont généralement optiques avec des échelles permettant d'ajuster le tir en fonction de la distance, du mouvement de la cible et du vent, notamment sur les armes entièrement jetables.

Sommaire

• RPG-2
  
• RPG-7
  
• RPG-16

sources:
https://encyclopedie-des-armes.com

Le RPG-2 est le premier lance-grenades antichars sans recul fabriqué en série en URSS.
Produit à grande échelle par l'URSS et par ses alliés, il a été très utilisé pendant la Guerre du Viêt Nam et pendant le Conflit israélo-arabe au Moyen-Orient.

Développement et production

À la fin de la guerre, les soviétiques développent d'abord le lance grenades RPG-1 qui ne donne pas entière satisfaction et n'entre pas en production. Le développement est arrêté en 1948. Son successeur, le RPG-2 connaîtra le succès.

Inspiré de la dernière version du Panzerfaust allemand, qui n'était pas entrée en production mais dont les soviétiques avaient obtenu les plans, le RPG-2 est adopté par l’armée rouge vers 1949 et produit jusqu'en 1960.
Comme la dernière version du Panzerfaust mais contrairement aux exemplaires livrés pendant la guerre, ce n'est pas une arme à un seul coup que l'on jette après usage car il est rechargeable. Il tire une unique munition, la PG2


Il s'agit avant tout d'une arme simple dans son fonctionnement et peu coûteuse dans sa production. Elle est totalement en osmose avec la stratégie soviétique de l'époque qui privilégie la quantité et la rusticité. Pendant les années 1960, il est graduellement remplacé en URSS par le RPG-7 plus sophistiqué et plus efficace.

Le RPG-2 est parfois qualifié à tort de lance-roquettes mais son projectile, contrairement à une roquette, n'est propulsé que par la combustion initiale de sa charge (à la manière d’une cartouche ou d’un obus).
L'arme fonctionne sur le principe du canon sans recul, ce dernier étant presque entièrement compensé par l'éjection vers l'arrière d'une partie du gaz de combustion.
La vitesse du projectile est donc très faible par rapport à celle d'un obus tiré par un canon antichar classique mais, comme la munition dispose d’une charge creuse, la capacité de pénétration dans le blindage de la cible n’en est pas affectée.


La trajectoire de la grenade est stabilisée lors du vol par des ailettes fixées sur la queue du projectile. Maintenues pliées à l'intérieur du tube lanceur, celles-ci se déploient à la sortie de ce dernier.

Utilisateurs

Le premier utilisateur est l'Armée rouge mais le RPG-2 est produit - avec ou sans licence - par de nombreux pays du bloc de l'Est ainsi que par certains alliés de l'URSS sous les références suivantes :

• P-27 Pancerovoka (Tchécoslovaquie)
  
• M57 (Yougoslavie)
  
• B-40 (Viêt Nam)
  
• PG-7 (Égypte)
  
• Type 56 (Chine populaire)
  

Pendant les années 1960, il a été réglementaire dans l'Armée rouge. Mais il est aussi en service dans les armées :

• du Cambodge,
  
• de la Chine,
  
• de l'Égypte,
  
• du Laos,
  
• de la Libye,
  
• de la Macédoine du Nord,
  
• du Myanmar,
  
• de la Pologne,
  
• de la Tchécoslovaquie,
  
• de la Thaïlande,
  
• du Vietnam
  
• de la Yougoslavie.
  

Engagement

Le RPG-2, comme ses versions chinoises (type 56) et vietnamiennes (B-40) est très employé pendant la Guerre du Viêt Nam. Il sert également au Moyen-Orient pendant le Conflit israélo-arabe. Il est encore utilisé en Europe lors des Guerres de Yougoslavie.

Caractéristiques

Calibre du tube : 40 mm
Calibre maximum de la munition : 82 mm
Longueur du tube : 95 cm
Masse du lance-grenade seul : 2,85 kg
Masse du lance-grenade avec sa munition : 4,67 kg
Portée : environ 100 m
Effets de la grenade : pénétration de 180 mm de blindage acier à plat

Le RPG-7 est un lance-grenade propulsée par roquette non guidée, antichar, portatif et réutilisable, créé par les Soviétiques en 1961.
Son mécanisme est inspiré de celui du Panzerfaust de la Seconde Guerre mondiale, et directement issu du RPG-2.

Développement et production

À partir de mai 1958, l’Union soviétique commença à chercher un remplaçant à son lance-grenades antichar RPG-2. À cette fin, le bureau de développement GSKB-47 fut créé à partir de différentes institutions faisant des recherches sur les lance-roquettes et s’installa à Krasnoarmeysk, dans la banlieue de Moscou.

Deux projets concurrents furent lancés : le RPG-150 avec son projectile PG-150, qui prit plus tard le nom de RPG-4, et le RPS-250 accompagné de son projectile PG-7.
Les deux systèmes étaient similaires sur un certain nombre de points : tous deux introduisaient par exemple un déflecteur de souffle en forme de cône à l’arrière du tube, afin de dévier l’effet de celui-ci, et des améliorations au niveau de la chambre d’expansion afin d’augmenter la vélocité du projectile.
Le RPG-4 fut finalement abandonné en 1960 et le RPG-7 adopté l’année suivante.


Le RPG-7V original est actuellement produit en Russie par l’Usine de construction mécanique de Kovrov et est distribué par l’entreprise NPO Bazalt.
À l’époque du Pacte de Varsovie, les RPG-7 étaient également produits en Tchécoslovaquie, en Allemagne de l’Est, en Pologne et en Roumanie.
L’Égypte produit depuis les années 1970 une copie illégale du RPG-7 sous le nom de PG-7, tandis que le Pakistan et la Bulgarie produisent le RPG-7 sous licence.

Variantes

Plusieurs variantes furent introduites dans les décennies qui suivirent, mais les changements qu’elles ont introduits sont mineurs et n’ont pas modifié les performances de base de l’arme. Le RPG-7V adopté en 1970 ne se distingue par exemple que par la capacité d’adapter des systèmes de vision nocturne. Par ailleurs, la plupart des pièces sont interchangeables entre les différents modèles.

Variantes lanceur

• RPG-7 ( indice GRAU  - 6G3) : Le premier modèle, adopté en 1961. Équipé d'un viseur optique PGO-7.
  
• RPG-7V (indice GRAU - 6G3) : RPG-7 équipé du viseur PGO-7V avec des angles de visée corrigés.
  
• RPG-7D (indice GRAU - 6G5) : Version aéroporté, avec un canon démontable et un bipied. Adopté en 1963.
  
• RPG-7N / RPG-7DN (indice GRAU - 6G3 et 6G5 ) : modifications RPG-7V et RPG-7D, équipées de viseurs nocturnes PGN-1, NSPU ou NSPUM (indice GRAU - 1PN58)
  
• RPG-7V1 (indice GRAU - 6G3-1) : modification de 1988 avec un viseur optique PGO-7V3, dont l'échelle de visée est conçue pour tirer de nouveaux munitions PG-7VR et TBG-7V, ainsi que tous les anciennes munitions. Ajout d'un bipied amovible.
  
• RPG-7D1 (indice GRAU - 6G5M) : Modification du RPG-7D en 1988 avec l'installation du viseur PGO-7V3.
  
• RPG-7V2 (indice GRAU - 6G3-2) : Modification de 2001 avec un viseur universel UP-7V.
  
• RPG-7V2 "Gaya" : Modification azerbaïdjanaise de 2012 avec un viseur optique.
  
• RPG-7D2 (indice GRAU - 6G5M2) : Modification du RPG-7D en 2001 avec l'installation du viseur universel UP-7V.
  
• RPG-7D3 (indice GRAU - 6G5M3 ) : Version aéroporté, avec un canon démontable et un bipied du RPG-7V2.
  
• Airtronic États-Unis RPG-7 : Clone du RPG-7 fabriqué aux États-Unis. Depuis 2013, il est en service dans les forces d'opérations spéciales du Pérou.
  
• Airtronic USA Mk.777 : Clone RPG-7 de fabrication américaine, allégé à 3,5 kg. Sa limite d'usure est d'environ 500 à 1000 coups
  

Variantes munition

• PG-7V/7P1 : Ogive cumulatif, de 85 mm et de 2,2 kg, porté à 500 m. Utilisé à partir de 1961.
  
• PG-7VM/7P6 : Ogive cumulatif, de 70 mm et de 2 kg, porté à 500 m. Utilisé à partir de 1969.
  
• PG-7VS / 7P13 : Ogive cumulatif, de 72 mm et de 2 kg, porté à 500 m. Utilisé à partir de 1972.
  
• PG-7VS1/7P19 : Ogive cumulatif, de 72 mm et de 2 kg, porté à 500 m. Utilisé à partir de 1974.
  
• PG-7VL "Луч" / 7P16 : Ogive cumulatif, de 93 mm et de 2,6 kg, porté à 300 m. Utilisé à partir de 1977.
  
• PG-7VR "Резюме" / 7P28 : Ogive tandem cumulatif, de 64 mm (tête) et 105 mm (corps) et de 4,5 kg, porté à 200 m (550 avec UP-7V). Utilisé à partir de 1988
  
• TBG-7V "Tanin" / 7P33 : Ogive thermobarique (rayon de destruction des effectifs : 10 m), de 105 mm et de 4,5 kg, porté à 200 m (550 avec UP-7V). Utilisé à partir de 1988
  
• OG-7V "Eclat" / 7P50 :  Ogive fragmentation (la surface touchée est de 150 m²), de 40 mm et de 2 kg, porté à 350 m (700 avec UP-7V). Utilisé à partir de 1999
  
• GSh-7VT : Ogive agression, de 105 mm et de 4,5 kg, porté à 150 m. Utilisé à partir de 2013, conçu pour détruire la main-d'œuvre ennemie derrière des obstacles, traverse des maçonneries jusqu'à 45 cm, des murs en béton jusqu'à 25 cm et sert également à détruire des véhicules non blindés.
  

Utilisateurs

Engagement

Le baptême du feu du RPG-7 a eu lieu en 1968 au Vietnam.
Au cours de l'offensive du Têt, des lance-grenades ont touché avec succès des chars américains M48, ainsi que d'autres véhicules blindés à chenilles (M41, M113, etc.).
Comme l'a souligné le colonel de l'armée américaine Frederick Oldinsky, qui a servi comme instructeur au Vietnam, si les grenades RPG-2 ont dans la plupart des cas éraflé l'armure M48, alors un coup de RPG-7, n'importe où dans le char, perce l'armure

Il a été utilisé avec succès lors de la guerre du Yom Kippour en 1973. 10% des chars israéliens ont été perdus par le feu des RPG-7.
Depuis lors, il a été activement utilisé dans presque tous les conflits armés et guerres locales, ce qui est principalement dû à sa simplicité, sa fiabilité avec une efficacité significative.


L'expérience de la guerre soviétique en Afghanistan a montré que les chars soviétiques T-55 et T-62 peuvent être touchés par le RPG-7 même au front.
Le lance-grenades a facilement percé le blindage relativement mince des flancs, des toits et de la poupe des chars.

Il est particulièrement populaire dans les conflits locaux autour de la planète.
Plus de la moitié des pertes de l'armée américaine en Irak sont dues aux pertes du RPG-7. Les véhicules blindés légers comme le Hummer n'ont aucune chance de résister à un tir d'un RPG-7.
L'expérience de la première guerre tchétchène a montré que dans 95% des cas, la grenade RPG-7 qui a touché les BMP-1 et BMP-2 conduit à la pénétration du blindage.

Malgré le fait que ce lance-grenades ait été créé à l'origine pour détruire des véhicules blindés terrestres, il est assez souvent utilisé pour détruire des cibles aériennes. Il existe de nombreux cas d'utilisation réussie du RPG-7 contre l'aviation. Comme l'a souligné le spécialiste militaire américain Gordon L. Rottman, les lance-grenades RPG-7 ont abattu beaucoup plus d'avions que les systèmes spécialisés tels que le Stinger ou Strela-2 MANPADS

Les premières utilisations ont eu lieu pendant la guerre du Vietnam . Au total, pendant les années de la guerre, les Nord-Vietnamiens du RPG-7 et du RPG-2 ont abattu 128 hélicoptères ennemis.

Caractéristiques

Calibre du tube : 40 mm
Calibre de la munition : de 40 à 105 mm
Longueur du tube : 95 cm
Masse du lance-grenade seul : 6,3 kg
Masse du lance-grenade avec sa munition : de 8,3 à 10,8 kg
Portée : jusqu'à 700 m
Effets de la grenade : variable (voir munition)

Le RPG-16 développé en 1968 et adopté par l' armée soviétique en 1970 pour les équipes d'opérations spéciales et les troupes aéroportées soviétiques (VDV).
Ceux-ci ont été déployés pendant la guerre soviéto-afghane en 1979-1989 et ont servi dans plusieurs batailles dans ce théâtre.

Développement et production

Le RPG-16 ressemble superficiellement au RPG-7, en conservant certaines de ses caractéristiques externes distinctives : poignée pistolet, cloche en plastique, viseur optique.
La principale différence est le plus gros calibre (58,3 mm) et l'utilisation d'une grenade PG-16 (indice GRAU - 7P7) à action cumulative.
Pour la commodité des troupes aéroporté, il est possible de démonter le lance-grenades en deux parties, avec leurs munitions et leurs optiques, dans des étuis et des sacs spéciaux.

En tant que dispositifs de visée, un viseur optique amovible PGO-16 avec un grossissement de 2,7x ou un viseur mécanique intégré est utilisé. Pour améliorer la précision et la facilité de tir, il existe des bipieds amovibles.


L'utilisation du PG-16  a considérablement augmenté la précision du tir. La portée d'un tir direct sur une cible de 2 mètres de haut est de 520 mètres (pour RPG-7 - 330 mètres)
En pratique, la portée effective était encore plus élevée, puisque les chars du potentiel principal ennemi, les États-Unis, avaient une hauteur d'environ 3 mètres.
La grenade PG-16 pénètre le blindage de 300 mm d'épaisseur

Cependant, le principal avantage du RPG-16, l'utilisation d'une grenade aérodynamique, est devenu par la suite un inconvénient.
Lorsque le RPG-16 a été mis en service, il était supérieur au RPG-7 en termes de portée et de précision mais l'évolution des blindages a rendu la pénétration plus difficile. Et si pour le RPG-7, il était possible d'augmenter cet indicateur simplement en augmentant le calibre de la tête de la grenade, alors pour le RPG-16 utilisant une grenade aérodynamique, c'était impossible. Tout cela a conduit au fait que dans les années 1980, les anciens RPG-7D ont recommencé à entrer dans l'arsenal des forces aéroportées.

Le RPG-16 était très populaire auprès des troupes pendant la guerre en Afghanistan, où, grâce à sa bonne précision et sa longue portée, il s'est avéré être le meilleur.
Cependant, en Afghanistan, il n'était pas utilisé contre les chars, en particulier les plus modernes, mais contre les points de tir fortifiés des dushmans.

Utilisateurs

•  Afghanistan
  
•  Arménie
  
•  Azerbaïdjan
  
•  Biélorussie
  
•  Bulgarie (non confirmé)
  
•  Estonie (non confirmé)
  
•  Géorgie
  
•  Iran (non confirmé)
  
•  Irak : insurgés irakiens
  
•  Kazakhstan
  
•  Kirghizistan
  
•  Lettonie (non confirmé)
  
•  Lituanie (non confirmé)
  
•  Moldavie
  
•  Roumanie (non confirmé)
  
•  l'Union soviétique
  
•  Syrie (non confirmé)
  
•  Tadjikistan
  
•  Turkménistan
  
•  Ukraine
  
•  Ouzbékistan
  

Engagement

Pendant la guerre en Afghanistan, le RPG-16 a été utilisé par des forces spéciales distinctes, en particulier le 154th ooSpN et le 334th ooSpN.

Des cas d'utilisation de RPG-16 lors de conflits locaux des années 1990 dans l'espace post-soviétique ont également été relevés.


Dans la première moitié d'août 1986, le lance-grenades RPG-16 en bon état a été capturé par les moudjahidines et envoyé pour étude aux instituts de recherche du complexe militaro-industriel américain.

Caractéristiques

Calibre du tube : 40 mm
Calibre de la munition : 58,3 mm
Longueur du tube : 64,5 cm
Masse du lance-grenade seul : 9,4 kg
Masse du lance-grenade avec sa munition : 12,4 kg
Portée : jusqu'à 500 m
Effets de la grenade : pénétration de 300 mm de blindage acier à plat