Bell AH-1 Cobra

Introduction

Le Bell AH-1 Cobra, aussi appelé HueyCobra, Cobra, SeaCobra, Super Cobra, Whiskey Cobra, Zulu Cobra, Viper ou Snake, en fonction du modèle, est un hélicoptère d'attaque.
Avant qu'il ne subisse plusieurs refontes, cet hélicoptère avait les mêmes moteur, transmission et rotor principal que le Bell UH-1 Iroquois.

Développement

L'histoire de l'hélicoptère de transport Bell UH-1 Iroquois est étroitement liée au développement du AH-1 Cobra, une icône de la guerre du Viêt Nam et l'un des types d'hélicoptères les plus construits.

L'expansion massive de la présence militaire américaine au Viêt Nam a ouvert une nouvelle ère de guerre aérienne. La clef de voûte de l'armée américaine était les hélicoptères, et la protection de ces hélicoptères devenait un rôle vital.
Il devint clair que les hélicoptères de troupes non armés étaient vulnérables contre les tirs venant du sol de Viet Cong et des troupes nord-vietnamiennes, en particulier lorsqu'ils approchaient des zones d'atterrissage pour débarquer ou embarquer des troupes.  Sans l'appui de l'artillerie ou des forces terrestres, la seule façon de pacifier une zone d'atterrissage était via l'air, de préférence avec un avion qui pouvait escorter étroitement les hélicoptères de transport, et flâner au-dessus de la zone d'atterrissage au fur et à mesure que la bataille progressait.
En 1962, un petit nombre d'UH-1A armés ont été utilisés comme escortes, armés de plusieurs mitrailleuses et de montées de roquettes. Cependant, ces "canons" de fortune sont accompagnés de compromis considérables, en particulier ils pouvaient à peine suivre les transports de troupes qu'ils étaient censés protéger.

L'armée américaine lança en 1960 le programmes AAFSS ( Advanced Aerial Fire Support System, en français : « Système de support aérien avancée »)
Au total, sept compagnies, dont Bell, ont choisi de répondre à l'appel d'offre. C'est le Lockheed AH-56 Cheyenne qui gagna l'appel. Au cours des essais, il s'est avéré trop sophistiqué et coûteux, et a finalement été annulé en 1972 après dix ans de développement. À sa place, le programme Advanced Attack Helicopter  (ou AAH, en français : « Hélicoptère d'attaque avancé ») a été lancé. Dans le cadre de cette initiative, l'armée a cherché un hélicoptère d'attaque classique avec un niveau de survie plus élevé.

Bell enquêtait sur des hélicoptères de combat depuis la fin des années 1950, en accordant une attention particulière à la guerre d'Algérie, dans laquelle les forces françaises montaient des armes sur des hélicoptères pour lutter contre l'insurrection croissante.
Malgré la préférence de l'armée pour le programme AAFSS - la compagnie a persisté avec sa propre idée d'un petit hélicoptère de combat, notant que Lockheed avait peu d'expérience dans la conception de voilure tournante.

En janvier 1965, Bell choisit d'investir 1 million de dollars (7,12 millions de dollars en 2022) pour poursuivre la conception détaillée du concept.
Bell produit le modèle 209. Malgré l'apparence, une grande partie des principaux éléments du modèle 209, tels que le rotor arrière et une grande partie des systèmes dynamiques, étaient identiques aux UH-1. Environ 80 % de ses composants avaient déjà des numéros de pièces Huey existants.
Le 3 septembre 1965, Bell a lancé son prototype du modèle 209, et quatre jours plus tard, il a effectué son vol inaugural, huit mois seulement après le feu vert du projet et légèrement en cours de budget. Ce premier vol a été observé par une vingtaine de responsables de l'armée américaine, l'armée n'ayant pas eu de connaissance de l'existence du projet avant cela, et a rapidement attiré l'attention du gouvernement.


L'armée américaine signe rapidement le premier contrat de production, commandant un lot initial de 110 aéronefs. À la fin de l'année, les commandes de suivi rapides avaient porté ce contrat à 500 Cobras.
Bell a ajouté le terme « Cobra » au surnom du UH-1 Huey pour produire son surnom d'HueyCobra.  L'armée a appliqué le nom de Cobra à sa désignation d'HA-1G pour l'hélicoptère.
Le démonstrateur Bell 209 a été utilisé pendant les six années suivantes pour tester les armes et l'équipement. Une utilisation supplémentaire pour le démonstrateur partait d'initiatives de commercialisation. Il a également été modifié pour correspondre à la norme de production AH-1 au début des années 1970.

Au cours de sa première décennie de service, l'armée américaine avait mis le modèle original de Cobra à travers divers exercices et opérations, qui mettaient en évidence à la fois la promesse de l'hélicoptère d'attaque et les zones dans lesquelles il pouvait être amélioré.
En 1972, l'armée américaine cherchait ouvertement une amélioration de la capacité anti-armor. Dans le cadre du Programme d'armement amélioré de Cobra (ICAP), des essais de huit AH-1 équipés de missiles TOW ont été menés en octobre 1973. Après avoir passé les tests de qualification l'année suivante, Bell a été engagée avec la mise à niveau de 101 AH-1G vers la configuration AH-1Q à capacité TOW.

D'autres variantes du Cobra ont été rapidement développées. Une caractéristique majeure a été l'adoption d'une version plus puissante du moteur T53.

Utilisateurs

• États-Unis
  
• Bahreïn
  
• Chili
  
• Iran
  
• Israël
  
• Japon
  
• Jordanie
  
• Kenya
  
• Corée du Sud
  
• Pakistan
  
• Philippines
  
• Taïwan
  
• Thaïlande
  
• Turquie
  
• Nigeria

Un petit nombre d'anciens hélicoptères militaires sont exploités par des organisations civiles pour être exposés et mis en démonstration, par exemple par Red Bull.

Histoires opérationnelles

En juin 1967, le premier AH-1G HueyCobras avait été livré. Initialement désigné UH-1H, le « A » pour la désignation d'attaque a été rapidement adopté et lorsque l'UH-1D amélioré est devenu l'UH-1H, le HueyCobra est devenu l'AH-1G. L'AH-1 a d'abord été considéré comme une variante de la ligne H-1, ce qui a donné lieu à la lettre de la série G.
Les six premiers AH-1 sont arrivés à la base aérienne de Bien Hoa, au Sud-Viêt Nam, le 30 août 1967, pour des tests de combat par les États-Unis.

La première unité d'AH-1, la 334e Assault Helicopter Company, a été déclarée opérationnelle le 6 octobre 1967. L'armée exploitait le Cobra sans relâche jusqu'au retrait des États-Unis du Sud-Viêt Nam en 1973.
Le 12 septembre 1968, le Capt. Ronald Fogleman pilotait un F-100 Super Sabre lorsque l'avion a été abattu et il a éjecté à 320 km au nord de Bien Hoa. Fogleman est devenu le seul pilote à être sauvé en s'accrochant à la porte de l'AH-1G.
Les Marine Corps des États-Unis a également exploité l'AH-1G Cobra au Viêt Nam pour une courte période avant d'acquérir le bimoteur AH-1J Cobras.

Au cours de l'opération Urgent Fury, invasion de la Grenade en 1983, plusieurs AH-1T Cobras ont été déployés pour effectuer des missions d'appui aérien et d'escorte d'hélicoptère. Le premier jour de l'invasion, deux des quatre Cobras impliqués ont été perdus à cause d'un tir antiaérien lors de l'attaque du fort Frédéric.

En 1989, Les Cobras participent à l'opération Just Cause, l'invasion américaine du Panama. Elle opère aux côtés de son successeur éventuel dans le service de l'armée américaine, le Boeing AH-64 Apache, pour la première fois au combat au Panama.

Pendant les opérations Bouclier du désert et la Tempête du désert dans la guerre du Golfe (1990-91), les Cobras et les SuperCobras ont déployé dans un rôle de soutien.
Ceux-ci étaient généralement exploités à partir de bases opérationnelles du front dispersées à proximité de la frontière de l'Arabie saoudite avec l'Irak. Trois AH-1 ont été perdus dans des accidents au cours des combats et par la suite.


L'armée de l'air israélienne a utilisé le Cobra lors de l'opération Paix en Galilée. Lors de cette opération, plus d'une douzaine de véhicules blindés ont été détruits, dont des chars T-72.

Lors de la guerre Iran-Iraq, l'Iran a utilisé ses SeaCobra lors de combats aériens. Lors de ces combats, en 8 ans de guerre, 10 SeaCobra iraniens ont été abattus, et 6 Mi-24 irakiens ont subi le même sort. Le 26 septembre 1988, deux MiG-23 des Forces aériennes soviétiques en détruisent deux lors de la guerre d'Afghanistan.

L'AH-1 est encore utilisé dans des conflits modernes, comme en Irak, ou depuis août 2016, dans la Deuxième guerre civile libyenne. Il est aussi encore utilisé par les forces israéliennes, lors de leurs opérations.

sources :
https://www.bellflight.com
http://tri.army.mil/
http://www.airvectors.net/
https://www.flightglobal.com/