FRA - SA - Classe Narval

Classe Narval

En 1947 la France commence son réarmement, et ça va aussi passer par le renouvellement de sa flotte de sous-marins. La France a perdu presque la totalité de sa flotte de sous-marins. Cependant elle a une flotte temporaire composée de U-boote, et de 5 sous-marins anglais légers (équivalent aux 630 tonnes). Cette flotte intérimaire à majorité étrangère, il faut la remplacer. La France prévoit alors de la remplacer par des sous-marins de conception française, plus avancés technologiquement, plus grands, plus fiables, plongeant plus profondément. La classe Narval fait partie d'un groupe de 3 classes où chaque classe a son rôle, leur rôle est l'attaque. Bien entendu les ingénieurs français vont s'inspirer des U-boote pour les Narvals, c'est ce qui se fait de mieux à l'époque.

Pour construire cette classe deux projets sont lancés ; E48-A et E48-B. La différence entre les deux est que le B a un Central Opération plus grand que le A, ce qui permet d'avoir un poste pour chaque équipement présent dans le sous-marin. Le B est retenu, 7 ans vont s'écouler entre le choix du projet et la mise sur cale du Narval tête de série. Il est prévu d'y avoir deux microphones (sonars) G36 à la proue et à la poupe, un radar d'attaque et un radar de veille. Le rayon d'action en plongée passe de 290 NM (Type XXI) à 400 NM. Ils possèdent une double coque et une coque soudée. Pour la première fois un sous-marin est construit avec des tranches préfabriquées. 7 tranches de 10 m sont soudées ensemble. Le seul problème des Narvals c'est la propulsion. Les moteurs Schneider posent soucis sur deux points ; premièrement ils ne sont pas fiables, ensuite ils sont trop bruyants, 123 dB ce qui rend les patrouilles insupportable pour les marins, et la discrétion acoustique n'est pas assurée. Pourtant des efforts ont été faits sur l'hélice qui est beaucoup plus silencieuse.

La construction commence en 1951, et sera achevée en 1960 pour le dernier de la classe. Les Narvals ont bénéficiés d'une refonte à mi-vie, les moteurs sont changés, Le massif est totalement modifié en adoptant une allure plus familière aux sous-marins actuels. De plusxla peinture verte trop coûteuse à l'entretien est remplacée par l'habituel noir. Les tubes lance torpilles à l'arrière sont démontés. Il reste donc 6 tubes à l'avant, avec 14 torpilles en réserve.



Ces tubes sont armés par deux types de torpilles, les E12, puis les Z13. Pour le cas des Z13, ce sont des torpilles grandement inspirées des torpilles allemandes LUT. La France était très en retard dans le domaine des torpilles, les précédentes loupaient leur cible une fois sur deux à cause d'une avarie. Les Z13 sont mises en service en 1960, et pose les bases pour toutes les prochaines torpilles françaises. Elles pèsent 1,7 tonnes répartis sur 7 mètres de long. Leur portée est tout de même assez faible, 5000 m maximum, mais ce qui limite la portée des torpilles ce sont surtout les sonars qui ne sont pas encore très facilement exploitables par les Détecteurs Anti-Sous-Marins, les DEASM. Mais la charge explosive de 300 kg permet une marge d'erreur de quelques mètres et quand même mettre un sous-marin ou navire hors d'état de nuire. Cependant sa vitesse de seulement 25 kt est un handicap qui limite la portée pratique une fois de plus. Son guidage est acoustique, passif puis actif, c'est à dire que la cible n'a pas besoin d'être dans l'axe du sous-marin pour pouvoir être tirée. La torpille est autonome grâce à ses sonars ce qui limite sa portée. Elle a une première phase passive où elle se guide grâce aux sons des hélices de la cible, puis à 400m du point d'impact elle allume son sonar actif et fonce sur l'objectif. La torpille E12 est sensiblement la même, sa portée est plus grande mais ses sonars sont moins performant. Elle utilise le même système de guidage que sa petite sœurs la Z13. La torpille E12 est aussi inspirée d'une torpille allemande, la T-5.

Caractéristiques

Sous-marin de Type "Narval"
Navires de la classe	Q-231 (S-631) "Narval" / Q-232 (S-632) "Marsouin" / Q-233 (S-633) "Dauphin" / Q-234 (S-634) "Requin" / Q-237 (S-637) "Espadon" / Q-238 (S-638) "Morse"
Chantier Naval	Cherbourg et le Havre
années de construction	1951-1960
Longueur	78,37 mètres
Largeur	7,82 mètres
Tirant d'eau	5,21 mètres
Hauteur	12 mètres
Déplacement en surface	1200 tonnes (tG) - 1640 tonnes
Déplacement en plongée	1910 tonnes
Propulsion	Avant refonte 2 diesels Schneider 7 cylindres 2 temps (2 x 2200 CV) Après refonte : 3 moteurs SEMT Pielstick (G.E.) de 700 Kw +2 moteurs électriques de 1100 Kw (M.E.P.). +2 M.E.C. (moteurs électriques de croisière) de 30 Kw
Vitesse en surface	16,5 nœuds
Vitesse maxi en plongée	18 nœuds
Batteries	340 accumulateurs
Immersion max	200 mètres
Immersion de destruction	400 mètres
Rayon d'action	15000 nautiques au "Schnorchel" à 8 nœuds 23000 nautiques à 10 nœuds
Veille optique	1 périscope de veille 1 périscope d'attaque
Armement	Avant refonte : 8 tubes lance-torpille de Ø 550mm (6 à l'avant et 2 à l'arrière) Après refonte : 6 tubes lance-torpilles et 14 torpilles de réserve
Détection	Groupement microphonique G36 Sonar DUUA 1 avant et arrière Micros de sécurité DUUG AUUD Radar DRUA 31 APV APA et ARUD ARUR
Équipage	7 officiers + 32 officier-mariniers + 25 quartiers-maîtres et matelots

Navires de la classe

Q-231 (S-631) "Narval"

Le Narval a connu moulte péripéties techniques avant sa mise en service, mais il est tout de même admis au service actif 3 ans après sa réception par la Marine Nationale. En 1962, le Narval se fait éperonner par un navire Britannique civil. Le massif est enfoncé, le sonar détruit. Il est le premier sous-marin français à naviguer sous la banquise. Il est retiré du service en 1983. Une carrière de 30 ans c'est assez rare pour l'époque, ce qui montre le talent des ingénieurs français pour augmenter la longévité de leurs bâtiments.

Q-232 (S-632) "Marsouin"

Le Marsouin a lui aussi connu son lot d'incident, tout d'abord avec une collision avec un cargo, les mêmes dégâts que le Narval. En 1961 le chien mascotte donne naissance à deux petits chiots. En 1975 une voie d'eau est signalée à 200 m de profondeur. Une fois en surface le navire gîte (nom de l'axe de roulis) sur 77° et manque de finir sur le dos. Finalement c'était une canalisation interne qui fuyait. En 1976 une explosion fait un mort et deux grands brûlés. Il est retiré du service en 1982.

Q-233 (S-633) "Dauphin"

Comme le Marsouin le Dauphin est victime d'une voie d'eau 200 m sous la surface, sans faire de victimes. Le sous-marin a été utilisé comme cible réelle pour entraînement en 1990.

Q-234 (S-634) "Requin"

Le Requin n'échappera pas à la tradition, il est entré en collision avec un chalutier. Il est retiré du service actif en 1985, et torpillé en exercice en 1996.

Q-237 (S-637) "Espadon"

En 1961 l'Espadon est entré en collision avec un autre sous-marin français le "Laubie" au large de Toulon. 2 ans plus tard une torpille prend feu mais l'incendie est contrôlé par deux marins. L'un d'eux décède à l'hôpital. L'Espadon est retiré du service actif en 1985, et est aujourd'hui un musée. Il est visitable au sein de la base sous-marine allemande de Saint-Nazaire.

Q-238 (S-638) "Morse"

À partir de 1967 le Morse est utilisé comme banc d'essai pour les futurs porteurs du feu nucléaire en France, les SNLE. Il est retiré du service actif en 1986.